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C’est un message qui s’apparente plutôt à un cri du cœur. Le 14 septembre, les dix évêques de l’Église catholique en Haïti ont appelé l’ensemble de la communauté catholique à prier pour le peuple haïtien, déchiré par la guerre entre les gangs et la pauvreté. Alors que la fête de saint Michel approche, le 29 septembre, ils incitent notamment les fidèles à demander l’intercession de l’archange vainqueur du démon. “Nous invitons les prêtres dans toutes les paroisses des dix diocèses du pays, les religieux (ses) et les fidèles laïcs à organiser une véritable chaîne de prières, spécialement une neuvaine de prière à l’occasion de la fête de Saint Michel Archange, pour la délivrance, la libération de notre cher pays de l’emprise et de la violence des gangs”, demandent les évêques.
Un peuple en souffrance
“Nous, Évêques de l’Église Catholique en Haïti, faisons retentir “le cri de tout un peuple face à l’abandon”, et vivons avec amertume et douleur les souffrances de notre peuple causées par la violence aveugle des bandits lourdement armés, le cynisme et l’indifférence des dirigeants politiques, et les hésitations de la communauté internationale”, déclarent les représentants de l’Église catholique. “Ce peuple ne demande qu’à vivre dans la dignité et la paix. Au fond de sa détresse, ses errements et ses tourments, il reprend le cri du Christ en croix : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?”, poursuivent encore les prélats.
Que devons-nous faire pour que notre pays retrouve la paix et le peuple, la sérénité ?
Déplorant la mainmise des gangs sur la quasi-totalité du territoire et un État dépourvu de tout pouvoir sur la sécurité et le bien-être de sa population, les évêques n’hésitent pas à décrire la crise que traverse Haïti comme “l’une des crises sociopolitiques et sécuritaires les plus longues et les plus meurtrières de toute son histoire” et blâment sans ambages “le silence complice du gouvernement”. Si la criminalité touchait autrefois principalement Port-au-Prince, elle s’étend désormais à toute la péninsule et se répercute sur toute la population sans distinction. La communauté catholique n’y échappe pas : les églises sont régulièrement visées par des attaques et sont contraintes, comme d’autres lieux de culte, de fermer leurs portes. “Que devons-nous faire pour que notre pays retrouve la paix et le peuple, la sérénité ?”, déplorent encore les évêques.
Un pays en proie au chaos
Dans ce pays des Caraïbes, la population fait face à une flambée des violences, notamment depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Une véritable descente aux enfers caractérisée par des rixes entre gangs, des assassinats et de nombreux enlèvements. “La violence des gangs armés ne cesse d’empirer. Avant, elle se limitait aux bidonvilles, aujourd’hui, elle s’étend même dans les quartiers riches”, confiait ainsi à Aleteia sœur Paësie, missionnaire de la famille Kizito en Haïti.