Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Dans les grands paradoxes grinçants de notre époque, le corps est déchiré. Tantôt la technologie prétend qu’arrive la révolution d’on ne sait quel métavers qui virtualiserait tous les rapports humains. Tantôt il n’est question que de la dimension matérielle de la vie, quand les préoccupations de beaucoup se limitent en matière d’écologie à protéger la vie en tant que bios, la nature et les créatures à l’égal de l’Homme tout en méprisant son esprit, suspect d’être cause de destruction.
Au milieu de ces cas de conscience, l’Église propose une contre-voie, une “théologie du corps”, magnifique programme ! Hélas, cette théologie voit souvent son champ se limiter à la dimension sexuelle de l’humain, et chez certains avec une telle attitude que nos contemporains croient que les catholiques n’aiment pas le corps ou ne le comprennent pas.
La religion chrétienne est celle du corps
Pourtant, la religion chrétienne est celle du corps. Toute théologie authentiquement chrétienne est forcément “théologie du corps”, car elle parle de Celui qui a pris chair. Le partage de notre condition humaine par un Dieu qui aime l’homme est la démonstration de l’immensité de l’amour divin pour la réalité corporelle qui est la nôtre. Dans l’Incarnation, ce n’est pas un Dieu étranger à la chair qui vient la visiter pour voir comment se passe la vie de ce côté de la corporéité. Dieu est l’auteur de la vie telle que nous la vivons et il l’a créée pour qu’au travers de cette expérience qui est la nôtre, nous puissions venir à Lui. Aussi, quand Dieu partage notre mode d’existence temporel et fragile, il ne s’éloigne pas de ce qu’Il est.
La corporéité n’est pas un accident de l’être mais une modalité essentielle de notre vie. Nous sommes un corps uni à une âme, l’un ne vivra jamais sans l’autre. Nous sommes corps et âme pour l’éternité et le corps n’est pas plus une vulgaire enveloppe jetable que l’âme ne serait une dimension angélique et superbe de notre être, seule digne de Dieu. C’est dans cette unité que nous sommes pleinement des personnes et que nous sommes images de Dieu, capables de Dieu. La foi en Jésus nous empêche de choisir entre le corps et l’esprit, lorsque nous entendons “corps”, nous entendons l’unité totale d’une personne et lorsque nous entendons “esprit”, nous pensons au moteur de cette unité mais à aucune entité autre et séparable.
Un corps pour le Ciel
Notre corps n’est pas le véhicule temporaire d’une partie de notre vie. Il est le lieu de l’unité de notre personne et à cet égard il est le lieu de l’expérience même du Ciel. Durant cette vie-ci, il nous permet d’éprouver des sensations, émotions et événements qui nous lient les uns aux autres et à Dieu lui-même. Au Ciel, il en sera de même ! Si l’Église ose parler de “résurrection de la chair”, c’est que notre foi nous convainc que si nous serons les mêmes personnes dans la vie bienheureuse, cela veut bien dire que notre corps nous y accompagnera. Ici s’arrêtent les définitions et les descriptions, seule la foi nous guide, les modalités nous échappent. Mais nous croyons que rien de ce que notre corps vit ici ne sera oublié au Ciel.
Alors, puisque nous vivrons pour l’éternité avec un corps, il est grand temps de vivre en paix avec lui ! Bien sûr, il nous cause des souffrances, des complexes, des péchés. À certains jours, nous le trouvons lourd, superflu, nous le regardons comme un étranger voire une menace. Mais il est aussi le lieu de nos plaisirs, de nos repos, de nos amours, de nos exultations. Dans le corps se dispose notre nostalgie, notre appétit du Ciel et de ses merveilles. Son besoin de plus, son insatiable recherche du bonheur est la preuve de notre prédestination à une joie à laquelle il prendra sa part ! Du haut du Ciel, Dieu contemple amoureusement sa créature que nous sommes chacun, émerveillé devant cet autre si semblable à lui, car faite d’amour et pour l’amour. Ainsi, pour contempler Dieu, n’oublions pas de contempler notre corps : en aimant ce qu’Il aime, nous l’aimerons peut-être un peu mieux.
Pratique