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À la date du 7 octobre, votre agenda – papier pour les plus vigoureux – indique peut-être “saint Serge”. Si, par une providentielle résolution, vous allez à la messe ce jour-là pour honorer saint Serge, vous risquez d’être déçus. Dans l’immense majorité des églises catholiques, on honorera alors la Vierge Marie sous le vocable de “Notre-Dame du Rosaire”, en mémoire de la victoire de la chrétienté à Lépante en 1571. Exit, donc, Serge et son compagnon Bacchus, martyrs syriens des premiers siècles.
En fait, le cas du 7 octobre n’est pas isolé. Loin de là, puisque l’Église catholique reconnaît officiellement quelque 6.500 saints alors que l’année compte 365 ou 366 (en 2024 par exemple) jours. Lesquels sont canonisés si leur culte est postérieur au XIe et surtout au XVIe siècle, réputés saints ou traditionnellement honorés pour les autres, des archanges Michel, Gabriel et Raphaël aux premiers martyrs dont les apôtres en passant par les patriarches et prophètes de l’Ancien Testament.
Le répertoire des saints
Un livre répertorie tous ces élus : le Martyrologe romain. En usage dans l’Église catholique latine, sa dernière édition date de 2004. Pour chaque jour, le plus souvent celui de la mort des impétrants (et donc de leur naissance au ciel, dies natalis), l’ouvrage détaille la liste des saints proposés à la vénération liturgique et donne quelques éléments biographiques.
Parmi eux, seuls 105 saints sont fêtés de manière obligatoire dans toutes les églises de rite romain. Pour les autres jours, tel ou tel saint peut être choisi dans un pays, un diocèse, une communauté religieuse, une paroisse ou une chapelle pour des raisons de culte local. Sainte Geneviève, par exemple, est solennellement honorée à Paris et à Nanterre le 3 janvier, tandis qu’ailleurs l’Église célèbre le saint Nom de Jésus.
S’il n’est pas très connu du commun des fidèles, le Martyrologe romain a pourtant pour objet de rendre plus concrète la communion des saints, qui s’étend d’ailleurs à tous ceux, non officiellement mentionnés mais reçus là-haut avec la récompense promise aux justes. Pour cette raison, et pour susciter de nouvelles vocations de serviteurs de Dieu, sa lecture est normalement un acte liturgique qui s’intègre dans un office. Dans certaines communautés, il est lu au réfectoire, toujours la veille. De la sorte, chacun peut admirer la charité inventive des saints, qui devrait être celle de tous ceux qui veulent suivre le Christ.