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Changement de culture au Vatican. Le secrétariat pour l’Économie lancé en 2014 par le pape François a inauguré le 24 octobre 2023 un portail sur lequel il est possible de consulter les postes à pourvoir, de postuler en ligne ou bien de déposer une candidature spontanée.
Pour l’heure, seuls quatre emplois sont renseignés, comme celui de rédacteur portugais pour les médias du Vatican ou bien de responsable de la conformité dans le secteur financier et/ou immobilier. Mais le nombre de postes à pourvoir devrait croître puisque le site entend être le canal principal des recrutements des laïcs au sein du Vatican où plus de 4.000 personnes travaillent, dont une majorité de laïcs. La proportion de clercs et de religieux est en diminution.
Historiquement, le recrutement au Vatican passait directement par les différents organismes de la Curie romaine. À partir de 2014, le pape François a opéré une rationalisation de son administration en créant un secrétariat pour l’Économie, chargé notamment d’exercer une surveillance en matière administrative, économique et financière. “Le fait que les postes n’étaient auparavant pas publiés favorisait une culture du copinage et des pistons”, glisse un employé du Vatican, qui voit d’un bon œil cet “effort de transparence”. Pour lui, cela s’inscrit dans le sillage d’une réforme culturelle menée sous le pontificat de François avec une volonté de passer d’une culture latine à une culture anglo-saxonne.
Éviter le népotisme
“C’est une bonne chose… Même si c’est très dur de convertir des gens qui restent avant tout italiens”, nuance-t-il, s’inquiétant d’une bureaucratisation grimpante au Vatican du fait de cette centralisation à marche forcée. Dans certains dicastères, embaucher peut prendre plusieurs mois puisqu’il faut désormais attendre le feu vert du SPE par qui passe la procédure de recrutement. “Cette lenteur fait que des bons candidats finissent par partir en cours de processus parce qu’ils ne peuvent pas attendre une réponse pendant des mois”, témoigne un autre cadre travaillant au Vatican.
Ce dernier voit toutefois dans le lancement de ce site une “réelle avancée” et souligne lui aussi cette volonté d’en finir avec la logique du réseau opaque. “Rendre la liste des postes disponibles permettra sans doute d’éviter d’avoir à embaucher le neveu du voisin du collègue”, sourit-il. Une lettre de recommandation d’un ecclésiastique reste toutefois demandée dans le formulaire en ligne.
Le site, accessible en italien, en anglais et en espagnol, pourrait aussi permettre d’internationaliser une curie qui reste très italo-centrée, et d’aller chercher des compétences ailleurs. Pour Luis Herrera, directeur des Ressources humaines du Saint-Siège, il arrive “que des dicastères et des bureaux recherchent du personnel ayant des compétences précises, par exemple linguistiques ou techniques ; ce qui n’est pas facile à trouver. Grâce au nouveau site, la communication entre l’offre et la demande sera améliorée”, explique-t-il à Vatican News.
Favoriser la mobilité interne
Le développement de ce portail RH révèle ainsi d’une certaine manière la difficulté du Saint-Siège à recruter aujourd’hui. Le Vatican n’embauche théoriquement pas d’employés de plus de 35 ans. La démographie italienne fait qu’il y a moins de jeunes sur le marché du travail que par le passé.
Enfin, le SPE entend aussi faciliter la “mobilité interne” au sein du Vatican. “Jusqu’à présent, même au sein d’un dicastère, il était difficile de connaître les postes disponibles”, témoigne un employé. Désormais, lorsqu’un poste sera vacant, “l’annonce sera également diffusée via le “Portail de l’employé” afin de permettre à des membres du personnel du Saint-Siège de manifester leur intérêt”, peut-on lire sur Vatican News.