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À la dernière Fashion Week de Paris, l’ancienne actrice culte des années 1990, Pamela Anderson, a lâché cette confidence : “Je n’avais pas imaginé aller à un défilé de la Fashion Week sans maquillage, mais soudain […] j’ai réalisé que je ne n’avais plus envie d’être la plus belle fille… J’ai ressenti une immense libération.” Quel paradoxe ! À l’heure où une proportion grandissante de jeunes recourt à la chirurgie esthétique pour corriger corps, nez, paupières, seins et fesses, voilà que les quinquagénaires revendiquent fièrement leurs rides et leurs cheveux blancs ! C’est un mouvement qui s’affirme et dont témoigne le récent roman de la journaliste Sophie Fontanel, Admirable, l’histoire de la dernière femme ridée sur Terre (Seghers).
Ce paradoxe nous met en face d’une réalité intime. Nous avons une histoire avec notre propre corps, ce corps qui est ce que nous avons de plus proche, ce corps qui n’est pas différent de nous. Et cette histoire est souvent conflictuelle. Nous avons un corps que nous n’avons pas choisi : corps d’homme, corps de femme. C’est un corps qui nous porte, grâce auquel nous parcourons le monde, grâce auquel les belles et bonnes choses de la vie nous remplissent de joie, grâce auquel nous pouvons donner la vie. Mais c’est aussi un corps qui nous trahit, qui parfois nous lâche, nous fait mal, ou déçoit notre désir personnel de beauté, de perfection, de séduction. C’est pourquoi notre histoire personnelle est appelée à devenir une histoire de réconciliation avec notre corps. Aimer son corps avec ses particularités, ses signes de vieillissement, n’est pas qu’une simple question d’image : c’est une affaire de croissance intérieure, de construction de toute la personnalité.
Notre corps nous devance toujours
La vie se charge de nous apprendre que notre corps nous devance toujours. C’est en observant les premiers signes de la puberté que l’enfant intègre psychiquement ce que c’est que de devenir un homme, ou une femme. C’est en vivant les premiers cycles que la fécondité devient une réalité possible “pour de vrai”. C’est en voyant les premières rides, ou les premiers rhumatismes, alors même qu’on peut se sentir très “jeune dans sa tête”, que notre corps nous indique les changements que la vie nous prépare.
Accepter les rides qui arrivent, les chairs qui se relâchent, ce n’est pas renoncer à toute maîtrise, c’est faire œuvre de réconciliation.
Cela prend du temps d’intégrer ce principe de réalité : alors que nous, êtres humains rationnels, aimerions voir l’esprit et la volonté prendre le contrôle de notre image, l’inverse se produit. La chair est aux commandes, une partition écrite dans le corps se joue et une musique se fait entendre à ceux qui acceptent de tendre l’oreille. Accepter les rides qui arrivent, les chairs qui se relâchent, le ventre pris par le cycle féminin, les pulsions du corps masculin, ce n’est pas renoncer à toute maîtrise, c’est faire œuvre de réconciliation.
Une réconciliation avec les autres
Et on peut en croire notre Pamela Anderson internationale : pour les femmes ce changement de regard est non seulement une libération personnelle, mais aussi une réconciliation avec les autres femmes. Le désir féminin de beauté, légitime, est pacifié lorsqu’il est délivré non pas du désir permanent de séduire les hommes comme on le pense très souvent, mais lorsqu’il s’est détaché du besoin de rivaliser avec les autres femmes. Les vraies libérations ne sont pas toujours là où on les cherche !