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La journée mondiale des pauvres, cette invitation à changer le monde

Maraude, ordre de malte, pauvreté, SDF

Ordre de Malte

Des bénévoles lors d'une maraude sociale avec l'Ordre de Malte France.

Cécile Séveirac - publié le 18/11/23

La journée mondiale des pauvres, instituée en 2016 par le pape François, a lieu ce dimanche 19 novembre. Cette journée s'est rapidement imposée comme un rendez-vous incontournable du tissu associatif pour répondre à l'exhortation du Pape : bâtir une Église pour les pauvres et avec les pauvres.

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“Comme je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres” : c’est le vœu qu’exprimait le Pape, tout juste élu en 2013, après avoir choisi de se faire appeler “François” en référence à saint François d’Assise qui a vécu dans le dénuement le plus complet. C’est en 2014, lors d’un pèlerinage organisé à Rome, que 200 Français sans-abri rencontrent François, accompagnés d’Étienne Villemain et Alix Montagne. Ces derniers soufflent au Pape l’idée d’une journée mondiale consacrée aux pauvres, et créent ensuite le mouvement laïc Fratello. Deux ans plus tard, le chef de l’Église catholique passait à l’action en instaurant la “journée mondiale des pauvres”, dont la septième édition se tient dimanche 19 novembre. Un rendez-vous devenu primordial pour les associations et organismes caritatifs catholiques, qui en ont fait un temps de rencontres et d’échanges inédit entre “ceux qui sont du bon côté de la facture sociale” et les pauvres, comme l’explique Philippe Royer, président de Fratello.

“Nous avons reçu du Pape un mandat, renouvelé début 2023 par une lettre de mission qui nous demande d’organiser des événements rassembleurs pour cette journée en particulier”, rappelle-t-il. Partout, Fratello mobilise associations et paroisses pour faire du pauvre la priorité. Témoignages, temps de partage, veillées de prières, messes, banquets de l’amitié… Les initiatives sont fleuve. En France, nombre d’entre elles ont lieu dans les grands sanctuaires mariaux, sous le regard de la Vierge. À Lourdes par exemple, un grand repas va réunir les personnes démunies prises en charge par le Secours catholique. Une prière commune en visioconférence à 15h (heure française) va permettre de relier tous les lieux du monde accueillant un événement pour cette journée particulière. L’Ordre de Malte va envoyer aussi plusieurs délégations notamment vers les sanctuaires de Pontmain, de Boulogne ou encore du Laus. Le 12 novembre, un grand banquet des pauvres a déjà rassemblé plusieurs centaines de sans-abri au cœur de la capitale, en prévision de cette journée.

Rappeler la place prioritaire du pauvre dans l’Église

Pour Benoît Royal, administrateur national de la Société de Saint-Vincent-de-Paul France, la journée mondiale des pauvres est un moyen concret d’insuffler une énergie nouvelle aux activités associatives. “L’action auprès des pauvres est en quelque sorte renouvelée par cette grande journée. Nous œuvrons au quotidien, tous les mois de l’année, mais ce moment fédérateur permet de relancer la machine”, estime-t-il. Avec la Société Saint-Vincent-de-Paul, de nombreuses maraudes sont organisées partout en France les 18 et 19 novembre, ainsi que des repas ou goûters solidaires suivis de messes comme à Mougins (Alpes-Maritimes) ou à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) avec des intentions de prière spécifiquement dédiées aux pauvres.

La force de la journée mondiale des pauvres, c’est de rappeler la place spirituelle que doit occuper le pauvre dans nos communautés. C’est un outil magnifique pour inviter à la conversion.

Chaque année, les associations œuvrent de concert avec les paroisses. Pour Thierry des Lauriers, président d’Aux captifs la libération, le rôle de ces dernières est essentiel afin de garantir la pleine intégration des plus démunis dans l’Église. Animer la messe du dimanche, organiser un apéritif, participer aux activités pastorales… Les prêtres sont ainsi invités à mettre les effacés et les oubliés sur le devant de la scène. Un changement qui, selon Thierry des Lauriers, tarde à s’opérer. “Mettre les pauvres au cœur même de la vie de l’église le temps d’une journée consacrée à cette fin, c’est bien. Mais ça n’est pas suffisant”, estime-t-il. “Quand ils seront au cœur de nos assemblées dominicales, et non plus sur le pas de la porte pour y faire l’aumône avant et après la messe, nous aurons vraiment avancé. La force de la journée mondiale des pauvres, c’est de rappeler la place spirituelle que doit occuper le pauvre dans nos communautés. C’est un outil magnifique pour inviter à la conversion.”

“La journée mondiale des pauvres, c’est une façon de prouver qu’on peut changer le monde”, abonde Philippe Royer. “Elle rappelle la vocation de l’Église qui est de créer des passerelles et de favoriser la proactivité de la relation humaine. Pour cela, je crois fermement en la vigueur de la jeunesse. Nous avons une génération de 20-30 ans pleine de promesses qui peut s’emparer de cette problématique. D’ici 2025, à Fratello, nous avons pour objectif de leur laisser la responsabilité complète du mouvement. Ce sont eux l’avenir des pauvres.”

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AssociationFratelloPauvreté
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