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A Lourdes, en 1968, Georges, un vieillard regarde les pèlerins, dubitatif. En lui monte une colère intérieure. A ses côtés, une fille est en larmes. Lorsqu’il entend le prêtre réciter au micro la partie du où il est dit : “Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés”, il explose :
– Ah ! Non !… ah ! Non alors… jamais !
Furieux, il quitte l’espace de la grotte et quand un prêtre qui le croise lui demande si ça va, il répond violemment :
– Laissez-moi !
– Mais mon frère, entre frères, on peut bien se rendre service…
– Des services ?! Quel service pourriez-vous bien me rendre ?! Rien. Je sors de 15 ans de prison pour un crime que je n’ai pas commis. Dénoncé par un de mes meilleurs amis ! Alors, merci la vie ! Ma femme est morte, et elle m’avait promis de m’emmener ici, à Lourdes, pour ma sortie. Je viens de sortir et je suis venu, pour voir ! Mais avec ce que j’ai entendu tout à l’heure, comment voulez-vous que je pardonne à mon ami après le mal qu’il m’a fait ?
Le prêtre est bouleversé par cette confidence. Après un temps de réflexion, il lui répond :
– Vous savez, nous sommes tous pécheurs. Comment voulez-vous que Dieu nous pardonne si nous ne nous pardonnons pas nous-mêmes ? Si vous voulez être en paix dans votre coeur, alors il faut mettre votre conscience en paix…
Georges accepte alors de se confesser auprès du prêtre. Après l’absolution, ils se donnent une bonne poignée de main.
– Tout cela est fini, maintenant… Êtes-vous content ?
– Oui, parce que maintenant, je sais que j’ai pardonné.
Quelques jours plus tard, à la fin de son pèlerinage, Georges est aux fontaines et voit la jeune fille qui pleurait à côté de lui le premier jour. Celle-ci l’aborde :
– Monsieur, je peux vous prêter mon gobelet, si vous voulez, vous n’en avez pas…
Passant à l’acte, elle continue :
– Vous savez, je vous reconnais : je vous ai vu l’autre jour à la grotte, tout troublé…
– Merci, mademoiselle. Mais c’est fini, maintenant. J’ai la paix dans mon âme…
La jeune fille réplique :
– Voyez-vous, moi aussi. Je suis en pèlerinage pour mon père. Avant de mourir d’un cancer, mon père a voulu obtenir le pardon d’un ami qu’il avait fait condamné à quinze ans de prison… Alors j’ai eu besoin de confier cela ici.
Georges s’exclame alors, envahi de joie :
– Oh, mais c’est toi ma petite Thérèse ! Mais je te reconnais à présent !
– Vous ?!! Georges ??
– Oui ! moi ! Et ensemble, nous allons pouvoir porter mon pardon à ton père.