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À mesure que Noël approche, comment oublier les chrétiens de Gaza, terre traversée par la Sainte Famille juste après la naissance du Christ pour rejoindre l’Égypte et fuir la colère d’Hérode ? C’est ici qu’une grande partie des chrétiens, orthodoxes et catholiques, s’apprêtent à fêter la Nativité malgré la guerre. Dans la paroisse catholique de la Sainte-Famille, les catholiques se préparent comme ils le peuvent à la venue de leur Sauveur.
“Les grandes activités annuelles proposées dans nos paroisses n’auront pas lieu (…) Nous allons préparer spirituellement la naissance de Jésus dans nos cœurs et dans nos vies, en nettoyant la grotte de nos cœurs [en référence à l’étable de la Nativité, nldr], en faisant l’expérience de cette simplicité de la grotte”, témoigne le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse, dans un entretien avec le Patriarcat latin de Jérusalem diffusé le 1er décembre. “Nous essayons de trouver dans tout cela une opportunité de renouveler notre vie spirituelle”, poursuit le prêtre, avant d’inviter les chrétiens du monde à préparer leur cœur pour la venue au monde du Christ. “Nous avons oublié que Noël n’est pas seulement une fête. L’Avent est une période de repentance et de préparation. (…) Il nous faut retourner aux piliers de la foi, lire et méditer la parole de Dieu, assister aux adorations, aller se confesser. (…) Il faut aussi montrer de l’amour aux autres”, exhorte-t-il.
Nous sommes comme tous les autres hommes, mais nous avons une vocation spécifique : celle de montrer au monde l’amour de Dieu.
Les chrétiens de Gaza sont fermement ancrés dans leur foi, assure ainsi le père Romanelli, bien que durement éprouvés. “Il y a ce grand choc et cette tristesse qui existent. Même s’ils ont la foi, ils restent des humains et la tristesse est normale. Même le Christ, Dieu incarné, a pleuré. Ce sont des temps difficiles mais ils ont une grande confiance dans la protection de Dieu”, rapporte-t-il.
Maintenir une présence chrétienne à Gaza
Lorsque les bombardements de la bande de Gaza ont débuté, peu de temps après les attaques du Hamas en Israël, les chrétiens qui devaient évacuer le nord du territoire à la demande de Tsahal se sont immédiatement regroupés dans les paroisses. Pour le père Romanelli, c’est la mission chrétienne à Gaza qui est en jeu et doit à tout prix être maintenue. “Tout d’abord, pour préserver la présence du Christ à Gaza. Le Seigneur est passé à deux reprises sur cette terre, mais il y est encore présent à travers sa présence dans l’Eucharistie. Ainsi, dès lors qu’il y a un prêtre présent, en l’occurrence le père Joseph en ce moment, Jésus demeure présent à l’autel de Gaza”, rappelle le prêtre. Les paroisses chrétiennes doivent par ailleurs “assurer le soin de la vie spirituelle des gens”, à travers les sacrements de l’Église. Enfin, et surtout, estime le père Romanelli, “pour témoigner de l’amour de Jésus pour chacun”. “Nous sommes comme tous les autres hommes, mais nous avons une vocation spécifique : celle de montrer au monde l’amour de Dieu.”
À Gaza, on dénombrait jusqu’au début de la guerre 1.017 chrétiens, la grande majorité étant orthodoxe. Une vingtaine d’entre eux ont été tués lors des bombardements israéliens à proximité de l’église orthodoxe de Saint-Porphyre. Depuis le début des affrontements israélo-palestiniens, l’ensemble des communautés chrétiennes se sont réfugiées, ainsi que des musulmans, dans les paroisses. Celle de la Sainte-Famille accueille en son sein un peu moins de 700 personnes, explique le père Romanelli. Les catholiques continuent d’y mener une vie de prière : le père Joseph, seul prêtre actuellement sur place – le père Romanelli n’était pas à Gaza lorsque la guerre a débuté et n’a pu y retourner depuis -, célèbre la messe deux fois par jour, le rosaire est récité quotidiennement et l’adoration eucharistique régulièrement organisée.