Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Ce n’est qu’une chanson, et pourtant, elle est presque devenue une institution à elle-seule tant elle est un incontournable du répertoire américain. En 2023, elle fêtait déjà ses 250 ans. Entendue pour la toute première fois le 1er janvier 1773, sa popularité n’a depuis jamais été démentie. Aretha Franklin, Andrea Bocelli, Elvis Presley, ou encore Whitney Houston, en passant par Aerosmith et U2, et même Barack Obama… “Amazing Grace” est passée sur toutes les lèvres.
Pourtant, si sa mélodie à la fois douce et mélancolique est connue de tous, l’histoire de cet hymne elle, l’est nettement moins. Pour la connaître, il faut remonter le temps jusqu’en 1772 et découvrir la figure de John Newton, son auteur, qui n’est alors personne d’autre qu’un marchand d’esclaves. Né en 1725 et enrôlé dans la marine à 19 ans, John Newton poursuit une vie dissolue, pour ne pas dire libertine. Il est totalement athée et même blasphémateur : en somme, il est l’incarnation parfaite de la brebis égarée que le Bon Pasteur s’échine à aller chercher loin de son troupeau et de ses pâturages.
Implorer la miséricorde de Dieu
En 1748, alors qu’il s’implique dans la traite atlantique des esclaves, alors à son apogée, son navire est pris dans une tempête tumultueuse. Alors qu’il voit un homme passer par-dessus bord, emporté par les flots, il se met à prier et promet de rentrer dans le droit chemin s’il en sort vivant. Il a beau implorer la miséricorde de Dieu, il se demande toutefois si cette miséricorde est possible pour quelqu’un comme lui, impliqué dans le commerce misérable de l’esclavage. Car il a alors déjà bien conscience de ne pas avoir un travail d’honnête homme. Il se qualifie souvent de misérable, reconnaissant lui-même le caractère pécheur de sa profession, et cela avant même d’entamer sa conversion au christianisme.
Le navire atteint finalement le port sans dommage, mais la tempête va avoir un effet profond sur Newton et va marquer le début de sa conversion spirituelle. Si ses opinions sur l’esclavage commencent à se dégrader, Newton reste toutefois actif dans le commerce atlantique des esclaves pendant encore six années avant de démissionner de son poste. Mettant fin à sa carrière de marin, il va commencer à étudier la théologie chrétienne, le grec et l’hébreu, et devient un abolitionniste convaincu. Il est ordonné membre de l’Église d’Angleterre en 1764 et nommé vicaire d’Olney, dans le Buckinghamshire. C’est là qu’il commence à écrire des hymnes avec l’aide du poète anglais William Cowper, et il va raconter sa propre histoire, à travers un poème. La rédemption est trouvée, et “Amazing Grace” est né.
Reprise partout dans le monde
Le repenti Newton écrit “Amazing Grace” sous forme de poème afin d’illustrer l’un de ses sermons lors d’un service du jour de l’An en 1773. Ce poème ne trouvera sa mélodie que plus tard, en 1779. Là encore, il faudra attendre un peu avant que l’hymne ne trouve une véritable popularité. Ce n’est qu’au siècle suivant qu’il va devenir un emblème de la spiritualité noire lorsqu’il est popularisé par les communautés baptistes et méthodistes du Sud des États-Unis au XIXe siècle, même si les mélodies varient, d’une église à l’autre. Et c’est finalement en 1835 que l’auteur-compositeur américain William Walker, va composer la mélodie moderne, aujourd’hui encore tellement écoutée.