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Que nous disent exactement les Évangiles sur Marie lors de ces heures ultimes d’épreuve de son fils au Golgotha ? Écoutons Jean, le disciple que Jésus aimait et qui était précisément resté aux côtés de Marie, fidèle à son maître, alors que tous les autres avaient fui : “Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine”. (Jn 19, 25) C’est à ce même disciple, Jean, que lors de ses derniers instants sur terre, Jésus confia sa mère Marie en lui précisant “Femme, voici ton fils” et à Jean “Voici ta mère”…
Quelles plus difficiles paroles pour une mère que ces mots prononcés sur la Croix ? Mais Marie, toujours confiante, obéit à son Fils et le soutint jusqu’à son dernier souffle. Par ce relais de Marie, devenue “mère” de Jean, la doctrine a estimé que la mère de Jésus allait alors devenir mère de l’Église. Mais, les évangiles ne nous en diront pas plus.
Au pied de la Croix
La “Pietà”, ce mot italien qui trouve sa pleine traduction en français par le mot pitié, désigne plus précisément en art la représentation de la Vierge de douleurs au pied de la Croix. Si les textes bibliques restent silencieux à cet instant sur le rôle de Marie, on imagine sans peine qu’elle dût étreindre dans ses bras une dernière fois ce corps martyrisé auquel elle avait donné naissance. La peine et la douleur font se rapprocher une fois de plus Jésus et Marie et les nombreux artistes ne manqueront pas de souligner cette ressemblance en représentant souvent Marie livide, comme morte, au pied de la Croix et tenant le corps du Christ sur ces genoux.
Les peintres Rogier van Der Weyden, Colyn de Coter, Enguerrand Quarton, Giovanni Bellini, Botticelli, et bien d’autres encore, souligneront cette communion dans la douleur, manifestation physique d’une véritable souffrance.
L’exception Michel-Ange
La célèbre Pietà de Michel-Ange fait, cependant, exception dans cette représentation de Marie au pied de la Croix. Cette admirable sculpture, encore de nos jours présente en entrant à droite de la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome, fut commandée à l’artiste en 1497 par le cardinal Jean Bilhères de Lagraulas pour son monument funéraire.
Curieusement, la Vierge Marie apparaît comme plus jeune que son Fils, et son visage exprime, non la douleur, mais un calme étonnant de confiance. Sa main droite soutient le corps de Jésus alors que sa main gauche suggère un total abandon en la Divine Providence. Cette éclatante jeunesse de Marie peut s’interpréter comme le symbole de la mère de la jeune Église universelle à venir et que Marie incarne de manière radieuse dans cette œuvre si célèbre.