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Chaque 17 janvier, jour de la fête de saint Antoine le Grand, des hôtes inhabituels s’invitent sur les pavés des abords de la basilique Saint-Pierre. Des vaches, des chevaux, des lapins, des poulets et bien d’autres animaux patientent dans des boxes, non loin de la colonnade du Bernin. Ce matin, sous une grisaille romaine inhabituelle, des centaines d’enfants, sourire aux lèvres, des touristes surpris, des prêtres et des religieuses amusés se sont promenés à travers les stands, prenant des photos et lisant sur les enclos les présentations des animaux.
Organisée par l’Association des éleveurs italiens (AIA) et la Coldiretti, la plus grande association d’agriculteurs d’Italie, la manifestation a débuté comme chaque année par une messe rassemblant près de 600 personnes dans la basilique. Puis le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, est sorti sur le parvis pour prononcer la traditionnelle bénédiction.
Une tradition bien ancrée
“Celui qui travaille la terre, qui élève, qui soigne les animaux, est acteur de cette histoire de la création, […] de cette façon il est aussi le protagoniste de la sauvegarde de l’humanité”, a expliqué le cardinal italien, devant une foule nombreuse. Certains Romains, familiers de cette tradition, étaient venus avec leurs animaux de compagnie.
“Avec cette bénédiction, puisque saint Antoine est le protecteur des animaux, nous espérons que tout se passera bien, pour tous les éleveurs en général”, confie Roberto Paradisi, un éleveur de chevaux basé à une trentaine de kilomètres de Rome, et qui ne rate jamais cet événement. Cette année, il a décidé d’emmener avec lui un beau cheval noir, de la race “Tolfetano”, originaire de la région du Latium.
La bénédiction du bétail le jour de la saint Antoine le Grand est une tradition courante dans toute l’Italie. À Milan par exemple, l’évêque a l’habitude de visiter les fermes ce jour-là. “Il y a cent ou cinquante ans, on pouvait encore voir dans l’étable des statues de l’abbé Saint-Antoine”, explique Claudio Destro, vice-président de l’AIA, qui participe à l’événement chaque année depuis 2010. Lui tient une ferme dans la banlieue de Rome et a cette fois amené avec lui une vache jusqu’à Saint-Pierre. “Pour moi, en tant que catholique, la bénédiction représente un encouragement, une incitation […] à ce que la campagne agricole actuelle puisse toujours s’améliorer”, ajoute-t-il.
Une occasion d’être en contact avec les gens
Insolite, ces bénédictions d’animaux au cœur de la Ville éternelle sont aussi l’occasion pour les éleveurs de communiquer avec le public sur leur travail. Lorsque le cardinal Gambetti est passé devant les écuries, il s’est arrêté pour discuter avec eux. “Cet événement est utile parce que nous montrons aux citadins, aux consommateurs, comment nous avançons dans la direction du bien-être animal et de la sécurité alimentaire”, assure Claudio.
“C’est aussi un moment de proximité avec toute la communauté et la population”, confie Ettore Prandini, président de Coldiretti, qui avait installé un stand près des écuries pour faire la promotion d’une campagne contre les aliments synthétiques. Il a ajouté qu’il appréciait les appels constants du pape François en faveur de l’environnement. “Nous, agriculteurs, sommes les véritables gardiens de la création et nous voulons continuer de l’être”, avait quant à lui déclaré Roberto Nocentini, président de l’AIA.