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À Paris, alors que les températures continuent de descendre en dessous de zéro, certains élus ont avancé plusieurs propositions pour l’accueil des personnes sans-abri. Pierre-Yves Bournazel, élu au conseil municipal de Paris, a proposé une solution originale. Il suggère de créer un “Airbnb des solidarités”, en référence à la célèbre plateforme américaine d’hébergement. Avec un fonctionnement un peu différent. “C’est une plateforme sur laquelle on peut s’inscrire à la journée, à la semaine ou au mois, pour permettre d’accueillir chez soi quelqu’un qui n’a pas d’abri”, explique Pierre-Yves Bournazel. L’initiative, qu’il juge “pragmatique, efficace et immédiatement opérationnelle”, s’adresserait à des parisiens qui disposent d’un logement vide pouvant être mis à disposition pour accueillir des sans-abri. L’élu propose que la plateforme soit financée par la ville et par l’Etat, notamment pour verser une contribution financière défiscalisée aux hébergeurs.
Une initiative parmi d’autres
Auparavant, d’autres initiatives similaires portées par des associations ont déjà été envisagées, comme celle d’Utopia 56. Cette association a monté un système d’hébergement fondé sur la bonne volonté de 500 personnes à Paris, sans rétribution. Si l’initiative est louable, il s’avère que celle-ci n’est pas toujours efficace : en moyenne, moins de 5% parmi les 500 bénévoles sont disponibles chaque soir, soulèveLe Parisien. D’autres associations avaient aussi pensé à des systèmes alternatifs aux centres d’hébergement, comme le “115 du particulier”. Fondée en 2012 par Brann du Senon, ancien SDF, l’initiative consiste à mettre en relation les particuliers et les sans-abri qui cherchent un toit pour la nuit ou pour une période plus longue. L’Église prend aussi sa part, avec une forte mobilisation des fidèles pour venir en aide aux personnes de la rue. Depuis 2007, plusieurs paroisses parisiennes se mobilisent pour accueillir durant les trois mois d’hiver des sans-abri. En 2023, 42 paroisses ont ainsi accueillies près de 200 personnes à la rue.
Au moins 3.000 personnes à la rue
On pourrait se réjouir de la multiplication de ces initiatives, si elle ne signifiait pas une aggravation de la précarité. Le recensement 2023 de la Nuit de la solidarité fait état de plus de 3.000 personnes vivant et dormant dans la rue à Paris, soit une hausse de 16% par rapport à l’an passé. Avec le plan Grand froid déclenché à Paris par la préfecture le 8 janvier, une centaine de places en hébergement d’urgence supplémentaires ont été créées. Pas assez au regard du nombre de personnes à la rue.
Pour endiguer le problème, d’autres élus envisagent des solutions plus radicales, comme la réquisition de logements vacants. Ils étaient 262.000 en 2020 à Paris, selon une étude. La réquisition existe déjà et a été récemment réformée par la loi ELAN de 2018. Cependant, sa mise en oeuvre est compliquée. Le 12 janvier, le sénateur communiste Ian Brossat a déposé une proposition de loi qui faciliterait le dispositif, en donnant la compétence de réquisitionner aux municipalités.