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C’est dans la prière lors de la Pentecôte que Marie avec les apôtres trouvera toute sa place. Car si les Évangiles demeurent discrets à son égard, aucun des disciples ne purent cependant négliger celle qui avait été la mère du Christ jusqu’au pied de la Croix. C’est ce que releva avec sensibilité saint Jean Paul II lors de son audience générale du 6 septembre 1995 soulignant le rôle de la prière et de la méditation de la Vierge Marie au Cénacle lors de la Pentecôte.
Une place essentielle que soulignent également les Actes des Apôtres après que le Seigneur se soit élevé dans les cieux : “Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères” (Ac 1,14). Le pape polonais rappellera aussi que seule Marie y est évoquée par son nom à la différence des autres femmes et des apôtres nommés collectivement. Marie représente ainsi le relais entre son Fils et l’Église à venir, un relais reposant essentiellement sur la prière, une prière primordiale pour l’édification de la fragile communauté à venir.
Le regard porté par les artistes
Cette centralité de Marie, bien qu’absente de la Bible, est cependant évoquée très tôt dans l’art occidental notamment par le célèbre artiste italien, Giotto, à la toute fin du XIIIe siècle sur ses fameuses fresques d’Assise. L’artiste a fait choix pour cette œuvre de placer Marie au centre d’un édifice qui tient plus du gothique que d’une construction juive de Jérusalem. Même si l’œuvre est malheureusement aujourd’hui fortement endommagée, nous pouvons néanmoins encore distinguer sous la colombe de la paix représentant l’Esprit saint, Marie au centre entourée des apôtres touchés par les langues de feu de l’Esprit saint et qui feront d’eux des témoins de la résurrection du Christ.
Le peintre allemand Hans Multscher au XVe siècle ne s’est pas trompé non plus sur la place de Marie lors de la Pentecôte en la représentant en prière au centre du Cénacle entourée des apôtres dont les vêtements et la tonsure rappellent le contexte médiéval de l’œuvre.