Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Dans notre société de l’information où nous sommes harcelés en permanence par un flux d’images et de nouvelles venant de tous les horizons, le chrétien ne peut manquer d’être désarçonné quand il fait halte et qu’il réfléchit à la nature des informations dont il est abreuvé : aucune ne fait mention de Dieu ! Pourtant, sa foi lui dit que Dieu est le maître du temps et de l’histoire. Comment se fait-il alors qu’il n’est jamais fait mention de Lui ? Est-ce pour respecter le sacro-saint principe de laïcité ? Ou bien afin de ne pas impliquer la divinité dans nos querelles toutes humaines ? Le croyant comprend les réticences de ses compatriotes agnostiques à parler d’un Dieu qu’ils ne connaissent pas. Cependant, lui sait pertinemment que Dieu n’a pas déserté ce monde qu’Il accompagne dans sa Providence et qu’Il gouverne d’une façon mystérieuse mais certaine.
Sachant cela, quelle est la meilleure façon pour le chrétien de recevoir et d’absorber ce flux ininterrompu de nouvelles qui lui parviennent des écrans ? Les accueillera-t-il telles quelles, sans décodeur ? Ou bien les décryptera-t-il avec la grille de lecture de sa foi ? Mais ne risque-t-il pas alors de voir la main de Dieu partout, au risque de Lui prêter des intentions imaginaires, de L’impliquer dans des combats idéologiques qui ne sont pas les siens ? Quelle est la bonne distance à adopter avec ce système informationnel pour lequel Dieu n’existe pas ?
Ni complexe paranoïaque, ni naïveté conformiste
En fait, deux attitudes sont à éviter. La première consiste à voir dans cet athéisme pratique une volonté délibérée de falsifier les informations en ne mentionnant jamais Dieu dans la façon de rapporter les faits. Les croyants deviendraient de la sorte facilement complotistes et victimes d’un complexe obsidional. Ils remettraient en doute toutes les informations et ne verraient d’autre solution, pour sortir de ce monde parallèle, que de créer une société alternative qui ne tarderait pas à virer au repliement sectaire.
Toutefois, si le chrétien doit se garder de voir des mains invisibles et hostiles derrière chaque événement et chaque information qui le rapporte dans les médias, se garder de deviner des forces occultes qui tireraient les ficelles en manipulant l’information, il sait que cette occultation de Dieu n’est pas non plus une donnée neutre, dénuée de causes et de conséquences. Car derrière ce silence assourdissant au sujet du Créateur et Rédempteur, c’est toute une humanité livrée aux mirages du péché et désireuse de s’affranchir de Celui sans laquelle elle n’existerait pas, qui tente de vivre dans une superbe autonomie, sans lien de transcendance. Autrement dit, la disparition de Dieu de l’espace public n’est pas une réalité anodine. Derrière cette occultation agissent des forces hostiles à Dieu et aux hommes : le démon, le péché dont l’objectif ultime est de faire oublier aux seconds l’existence du Premier. Pour cette raison, la seconde attitude à proscrire pour le chrétien est celle qui appréhende cette occultation de Dieu comme un fait sans importance, une donnée objective qui ne tire pas à conséquence.
Le chrétien, un être ouvert mais lucide
Ainsi, devant le spectacle d’un monde qui se met en scène sans référence aucune au Créateur, le chrétien est appelé à la bienveillance tout en restant vigilant. Le monde est bon parce qu’il est sorti des mains de Dieu qui est la bonté en personne. Toutefois, cet a priori positif ne doit pas empêcher le croyant de deviner derrière la façade rutilante de la société de spectacle qui ne fait jamais mention de Dieu, des forces qui désirent couper les hommes de la Source sans laquelle ils risquent de mourir de soif. Derrière cet athéisme tranquille existent des puissances qui aspirent à nous détacher de Celui dont nous tenons l’existence et le salut. L’ouverture, oui ! Mais pas au détriment de la lucidité !
Le disciple de Jésus ira vers tous les hommes sans exclusive tout en gardant en mémoire que la corrosion du péché agit dans notre société, souvent à l’insu de ses membres : c’est ce que saint Jean Paul II appelait les “structures de péché”. Car dans cette affaire de péché subliminal, le conformisme est l’allié le plus puissant du démon. Ne soyons pas les idiots utiles de Satan ! C’est le Christ lui-même qui fait mention de cette lucidité couplée à une saine bienveillance en nous délivrant le conseil suivant : “Voici que je envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et candides comme les colombes” (Mt 10,16).