Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
“Paternité et maternité responsables exigent une vraie générosité. Former une famille, accueillir des enfants, cela suppose un cœur largement ouvert”. Dans son dernier livre, Puisque vous avez choisi de vous aimer, le père François Potez développe les grands sujets qui font le couple dans le mariage. Si la fécondité est un des quatre piliers du mariage religieux, elle “ne s’exprime pas, rappelle le père Potez, par le nombre d’enfants, mais par le rayonnement de cet amour conjugal. Il existe des couples qui sont infertiles mais qui ont une grande fécondité ; d’autres au contraire sont très fertiles, mais ne sont pas très féconds, car ils sont très centrés sur eux-mêmes”. Ainsi, l’accueil de la vie doit être responsable, mais le couple ne doit pas se servir de ce prétexte pour se fermer absolument à une potentielle naissance :
Les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit : “Il n’est pas bon que l’homme soit seul” et qui “dès l’origine a fait l’être humain homme et femme”, a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice ; aussi a-t-il béni l’homme et la femme, disant : “Soyez féconds et multipliez-vous”. Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille. (CEC §1652)
Dans son chapitre consacré à la famille, le père François Potez livre des points de repère pour aider un couple qui se pose la question d’accueillir, ou non, un enfant de plus pour vivre une maternité et une paternité responsables. Selon lui, trois critères sont à étudier pour discerner l’accueil de la vie.
1
La santé de la maman
Si les hommes “voient plus facilement le côté pratique et matériel qu’implique un nouvel enfant, les changements que cela va induire et les adaptations qu’il faudra réaliser”, comme l’achat d’une nouvelle voiture ou un déménagement, ils ne doivent pas oublier que les femmes, elles, éprouvent physiquement l’arrivée d’un bébé. “Ils ont parfois du mal à être d’abord attentifs à l’état de santé réel de leur épouse”, souligne à ce propos le père François Potez. Mettre à mal la santé de la mère, qui peut être fragilisée par des grossesses nombreuses et rapprochées, c’est mettre à mal le couple sur qui repose la famille. “Je vois certains hommes qui sont fiers d’avoir beaucoup d’enfants rapprochés, mais […] qui se plaignent de ce que leur épouse ne soit plus aussi disponible pour eux”.
2
Le critère économique
“Avoir une famille coûte cher” souligne le père François Potez, qui invite les parents à “trouver un équilibre entre des conditions de vie raisonnables et la générosité nécessaire pour ne pas [se] laisser enfermer dans les contingences matérielles”. C’est au couple, et au couple seul, d’être responsable de cette décision. “Cela implique des choix” : vivre en ville ou à la campagne, école privée ou publique, travailler en dehors de la maison ou rester au sein du foyer. Ces questions sont légitimes, mais doivent aboutir à “des choix concrets en cohérence avec la réalité financière du couple” dans une société où nombreuses sont les familles à être “trop riches pour avoir beaucoup d’aides, et pas assez pour être à l’aise”. Sans se laisser perturber par les angoisses matérielles, le prêtre souligne : “Il ne suffit pas d’avoir un enfant, il faut aussi le conduire concrètement jusqu’à l’âge adulte”.
3
La disponibilité des parents
“Donnerez-vous tous les jours, ou tous les mois, un moment personnel à chacun d’eux ? Pourrez-vous régulièrement passer une soirée avec tous successivement ? Pourrez-vous lire les livres qu’ils lisent, vous intéresser à ce qu’ils ont appris à l’école ou à ce qu’ils aiment faire dans leurs loisirs ?”, questionne le père François Potez, qui rappelle qu’ “il n’y a pas un modèle de famille catholique”. Si “le manque de générosité est une faiblesse, et peut-être un péché”, le prêtre souligne aussi que “l’orgueil en est un” également. Chaque enfant, ainsi, doit se sentir à sa place au sein de la fratrie, aimé et accueilli tel qu’il est. Il est important que les parents aient le temps de passer des moments de qualité avec chaque enfant et à échéance régulière.
“On vous conseillera aussi peut-être d’avoir des enfants rapprochés, poursuit le père François Potez. Oui, c’est, je crois, une bonne chose, et la fratrie est une force. Voir les enfants rire et chahuter ensemble, sentir la joyeuse entente entre eux, tout cela vous ravira et vous comblera de bonheur. Toutefois, quatre enfants en quatre ans, cela peut mener à l’épuisement, et c’est prendre de vrais risques pour le couple”. Qu’il choisisse d’accueillir la vie ou de différer une naissance, le couple “doit, en toutes circonstances, rester une priorité, même en cas de tempête, conclut le prêtre. On laisse trop la part belle au hasard ou au destin, alors que l’on devrait, à mon avis, investir davantage cette responsabilité”.
Pratique