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Une idée, quelques hommes de bonne volonté et le tour est joué : c’est ce que semblent montrer Jean-Louis et son épouse Marie-Lorraine. Ce couple de trentenaires vit dans le village de Messein, (Meurthe-et-Moselle) depuis deux ans, lorsqu’il se décide à prendre en main le destin de la petite église communale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Elle fait peine à voir, cette église : infiltrée de toute part par l’humidité, ses mûrs sont décrépis, ses bancs moisis, le clocher infesté de déjections de pigeon… Délaissée, elle ne sert guère plus, si ce n’est pour accueillir une messe d’enterrement lorsqu’une âme quitte le village.
Jean-Louis et Marie-Lorraine sont tous deux catholiques pratiquants. Il est fonctionnaire, elle, infirmière. Ils habitent à quelques mètres de l’édifice et se décident, dès le début du mois de janvier, à redonner son éclat à cette bâtisse abandonnée. Le jeune couple se prépare à accueillir leur premier enfant, le 15 février. Rapidement, l’idée de le baptiser dans l’église rénovée leur vient. “Voir la maison de Dieu ainsi délaissée, cela nous a semblé vraiment triste”, témoigne le couple auprès d’Aleteia. “Nous avons décidé d’aller voir le curé de la paroisse et le maire et de leur demander l’autorisation de gérer nous-mêmes des petits travaux d’entretien.”
L’humidité, principal ennemi
Une initiative immédiatement encouragée aussi bien par le premier que par le second. “Voir des habitants se mobiliser pour un projet comme ça, c’est suffisamment rare pour être apprécié”, concède le maire de la commune, Daniel Lagrange. “L’église ne sert plus depuis une bonne dizaine d’années, nous n’avons plus beaucoup de pratiquants. Que certains veuillent mettre la main à la pâte est une bonne chose, je m’en réjouis. D’une église en train de végéter, nous allons essayer d’en refaire un lieu vivant”, explique-t-il. La commune finance la totalité du matériel fourni pour permettre la rénovation de l’intérieur : peinture, plâtre, produits d’entretien…
Il faudra finalement plus qu’un simple coup de pinceau pour redonner vie à l’église. “On a commencé par retirer quatre mètres cube de fientes de pigeon dans le clocher. Il faut repeindre les murs, et nous avons un menuisier qui s’occupe des bancs pour les rendre de nouveau utilisables”, détaille Jean-Louis. Certains villageois, en majorité des retraités, sont venus donner un coup de main dès le début des travaux. D’autres sont des amis du couple, comme Farid, plaquiste, qui s’occupe des enduits. “La charpente est aussi en triste état, nous allons devoir la traiter contre les vers dans un premier temps”, poursuit-il. “On ne s’y connait pas plus que ça, nous ne sommes pas des artisans pour la majorité, mais avec un peu de bonne volonté, on peut faire quelque chose de bien”, estime Jean-Louis.
Redonner vie à l’église
“Je suis admiratif”, déclare de son côté le curé de la paroisse de la Visitation, le père Gérard Nduwimana. “Je trouve que cela témoigne d’un bel esprit d’espérance que de vouloir rendre vivante cette église.” Le 11 mai, une messe sera dite pour la clôture des travaux. Le maire de Messein veut quant à lui organiser une journée portes-ouvertes après le baptême du nouveau-né, prévu le 9 mars. “Je réfléchis aussi à d’autres usages qui puissent être compatibles” avance-t-il, “comme des concerts avec instruments de musique ou chorales”. Jean-Louis et Marie-Lorraine se projettent eux aussi dans la suite à donner aux travaux. “Nous avons récupéré les clés donc nous allons essayer d’ouvrir l’église plus souvent. L’idée serait déjà de permettre le retour des messes anticipées. Pour le moment, nous nous consacrons à la partie travaux, mais nous allons trouver un moyen de redonner vraiment vie à cette église.”