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Tous deux malades et âgés de 93 ans, Dries et Eugénie van Agt, ont choisi de mourir “main dans la main”, comme le permet la loi néerlandaise. Le directeur du Rights Forum, le centre de recherche sur Israël et les Palestiniens que van Agt avait fondé, a indiqué que les deux époux “ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre” après 70 ans de vie commune. Ils ont donc choisi d’avoir recours à l’euthanasie ensemble, une pratique légale aux Pays-Bas depuis 2002 et qui n’a de cesse d’augmenter.
Après plusieurs années de pratique, en particulier en Belgique, Pays-Bas, Suisse et Canada, de sérieuses dérives liées à la pratique de l’euthanasie peuvent être mises en lumière : persistance de nombreuses euthanasies clandestines, interprétation de plus en plus large des critères à respecter, notamment sur la notion de “souffrance physique ou psychique constante, insupportable et inapaisable”, euthanasie de personnes présentant des troubles psychiatriques, etc… Les euthanasies en couple, comptabilisées seulement depuis 2020 aux Pays-Bas et en hausse exponentielle, ne représentent-elles pas elles aussi un grave risque de dérive ?
En 2022, aux Pays-Bas, 8.720 personnes sont décédées suite à une euthanasie, soit une hausse de 14% par rapport à 2021, selon les chiffres des comités de suivi régionaux (RTE). L’euthanasie de personnes âgées souffrant “d’une multitude de maladies sans espoir de guérison” a augmenté de 23% par rapport à 2021, représentant 379 cas. Parmi elles, 29 couples. Dans de tels cas, “les deux partenaires doivent consulter un praticien différent et tous deux doivent remplir pleinement les critères” pour accéder à l’euthanasie, affirment les comités de suivi régionaux. Des cas rares, mais en hausse.
“Il est hautement improbable que l’état de santé de deux personnes puisse à ce point concorder.”
Face à la hausse de ce phénomène, certains dénoncent des processus trop peu surveillés. C’est le cas de Kevin Yuill, directeur général de l’association Humanists Against Assisted Suicide and Euthanasia (“Humanistes contre le suicide assisté et l’euthanasie”). Selon lui, l’euthanasie apparaît trop souvent comme la solution à un problème social (pauvreté, ressources médicales insuffisantes, solitude…) plutôt que médical. En outre, il juge “hautement improbable que l’état de santé de deux personnes puisse à ce point concorder”, soutenait-il dans The Times en avril 2023.