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La Seconde guerre mondiale a été le théâtre de sanglants combats, d’innommables violences et de sordides histoires. Une noirceur transpercée néanmoins par des comportements lumineux et des actes héroïques. Celui du père Hugh O’Flaherty, qui a réussi à sauver près de 7.000 juifs et soldats alliés au péril de sa vie, en fait partie.
Né le 28 février 1898 dans le hameau de Lisrobin, dans le comté de Cork (Irlande), il suit sa scolarité chez les Jésuites missionnaires de Limerick et nourrit le rêve de devenir missionnaire. Il achève ses études à Rome en 1922 avant d’être ordonné trois ans plus tard. C’est le début pour lui d’une période parsemée de voyages : il est nommé ambassadeur du Vatican en Égypte, Haïti, Saint Domingue et Tchécoslovaquie.
Un réseau ouvert à tous
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, s’appuyant sur la neutralité affichée du Vatican, il développe tout un réseau permettant à de nombreux prisonniers de guerre alliés de quitter l’Italie et rejoindre la Suisse. Lui s’occupe alors de prévenir les familles sur la radio du Vatican qu’ils sont arrivés sains et saufs. Hommes d’église, résistants, communistes… Il fédère autour de lui de nombreuses personnalités. Parmi ses contacts, on compte par exemple l’ambassadeur britannique auprès du Saint-Siège, Sir D’Arcy Osborne. Il sauve également des milliers de juifs d’une mort certaine lors d’exécutions sommaires ou des camps de la mort. Le père Hugh O’Flaherty les loge alors dans divers appartements, fermes et couvents. Découvrant que le prête est l’homme qui coordonne le réseau, les nazis tentent à plusieurs reprises de l’assassiner lors de ses déplacements en dehors du Vatican.
Ne pouvant plus officiellement quitter le Vatican sous peine d’arrestation, il rencontre ses contacts au niveau de la basilique Saint-Pierre. Quand cela n’est pas possible, il n’hésite pas à se déguiser pour passer inaperçu. Lors de la chute de Rome, il est arrêté par les nazis et condamné à la prison à vie. Quand les Alliés arrivent à Rome en juin 1944 et le libère, il demande et veille à ce que les prisonniers allemands soient traités aussi bien que possible.
Un visage de la fraternité humaine
Récompensé de l’ordre de l’Empire britannique et la médaille de la Liberté américaine avec la palme d’argent pour ses actes de bravoure, il retourne en Irlande en 1960 et meurt trois ans plus tard, le 30 octobre 1963, à l’âge de 65 ans.
Comme lui, de nombreux prêtres, évêques, religieux et religieuses ont risqué leur vie pour sauver celles de juifs et de résistants. Mgr Jules Saliège, alors évêque de Toulouse, le cardinal néerlandais Johannes de Jong, Mgr Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban, le cardinal français Eugène Tisserant… Par leur prise de parole, leurs actes et leur prière, ils ont incarné cette fraternité humaine à laquelle le Christ appelle chaque baptisé.