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L’Église catholique à Hong Kong s’efforce de rassurer les fidèles alors qu’une nouvelle loi sur la sécurité nationale s’apprête à être adoptée par le Parlement. Les confessions resteront confidentielles, même en cas d’adoption du projet de loi, a déclaré vendredi 15 mars le diocèse catholique de la ville. Le diocèse catholique de Hong Kong a ainsi déclaré dans un communiqué “reconnaître que les citoyens ont pour obligation de garantir la sécurité nationale”, mais que la nouvelle loi ne saurait “altérer la nature confidentielle de la confession“.
Cette déclaration intervient après une affirmation de Ronny Tong, Membre du Conseil Exécutif de Hong Kong selon laquelle les prêtres qui ne signaleraient pas les aveux de crimes contre la sécurité nationale lors de la confession pourraient être mis en accusation en vertu de la nouvelle loi. Fin janvier, le gouvernement hongkongais avait en effet annoncé son intention de mettre en place sa propre loi sur la sécurité nationale (LSN) pour compléter celle imposée depuis 2020 par Pékin et en combler les “lacunes”. Le texte liste cinq nouvelles catégories d’infractions qui s’ajoutent à celles déjà prévues par la LSN de 2020 : la trahison, l’insurrection, l’espionnage, le sabotage et l’ingérence étrangère. La majorité de ces crimes seront punis d’une peine de prison à perpétuité. Les autorités veulent par ailleurs élargir le délit de “sédition” : celui-ci comprendra ainsi “l’intention séditieuse”, qui se définit comme l’incitation à la désaffection et au mépris à l’égard du Parti communiste chinois (PCC), mais aussi du gouvernement d’Hong Kong et de son système judiciaire. Un délit qui pourra être puni de sept ans d’emprisonnement, au lieu de deux comme prévu auparavant. D’autre part, le projet de loi prévoit la détention d’une personne n’ayant pas encore été inculpée pendant un délai de maximum seize jours, sans possibilité pour cette dernière de consulter un avocat.
Une mise à mort définitive de la liberté religieuse ?
Le contenu de ce projet de loi, particulièrement glaçant, fait craindre une nouvelle brutalisation de la liberté religieuse, pourtant déjà fortement malmenée par la loi chinoise sur la sécurité nationale en vigueur depuis 2020. Le durcissement des peines, allié à une définition juridique volontairement vague des crimes et délits énumérés par la loi, pourrait entraîner de nouvelles détentions et condamnations arbitraires. Elles concerneraient en premier lieu les opposants politiques, mais aussi les croyants, et plus directement les prêtres. Le groupe de défense des droits humains Hong Kong Watch, basé au Royaume-Uni, a ainsi précédemment déclaré que cette catégorie d’infraction “mena(çait) directement la liberté religieuse”, car elle obligerait les prêtres à révéler le contenu des confessions des fidèles.
Or, “le secret sacramentel est inviolable ; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit” (canon 983 § 1 du Code de droit canonique). Un prêtre ne peut donc en aucun cas briser le secret de la confession, même pour collaborer avec la justice. Sur les 7,5 millions de personnes qui habitent Hong Kong, environ 390.000 sont de confession catholique, selon le diocèse de la ville, soit 5% de la population totale.