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Après une longue journée de travail, en week-end, pour fêter un heureux événement, accompagner un bon repas ou tout simplement par habitude, l’alcool s’invite bien souvent à table. Mais comment fixer la limite ? Cela reste-t-il une boisson de plaisir consommée avec modération et dont on peut se détacher facilement ? Ou, au contraire, son absence crée-t-elle un manque ? S’il existe plusieurs sites qui permettent d’évaluer la consommation qu’on en fait, il est bon d’interroger également son rapport à l’alcool. Puis-je me passer d’en consommer sans me sentir mal ?
L’Église ne donne pas directement d’éléments de réponse pour mesurer sa consommation d’alcool. Le Catéchisme de l’Église catholique indique ainsi que “La vertu de tempérance dispose à éviter toutes les sortes d’excès, l’abus de la table, de l’alcool, du tabac et des médicaments. Ceux qui en état d’ivresse ou par goût immodéré de la vitesse, mettent en danger la sécurité d’autrui et la leur propre sur les routes, en mer ou dans les airs, se rendent gravement coupables.” (CEC 2290). L’Église invite donc à pratiquer la tempérance et à ne pas boire au point de mettre en danger sa sécurité.
La leçon de saint Thomas d’Aquin
Il y a cependant plusieurs étapes entre le “jamais d’alcool” et les “niveaux dangereux de consommation d’alcool”. Comment savoir s’il est temps d’arrêter ? Il se trouve que saint Thomas d’Aquin s’est exprimé avec sagesse sur le sujet. Il écrit ainsi : “Hinc bibere usque ad hilaritatem per se quidem non est illicitum” , ce qui signifie en français : “Boire jusqu’à l’hilarité n’est pas illicite en soi”. Il pose ici un concept très utile, celui d’ “hilarité” qui renvoie à la légèreté et à la joie de vivre. Boire “jusqu’à l’hilarité” n’est donc pas un mal en soi puisqu’il ajoute à la joie et à la chaleur d’une réunion. Mais lorsque le “point d’hilarité” est dépassé, la consommation d’alcool devient alors excessive.