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160 attaques en seulement deux mois. C’est le chiffre effarant que rapporte l’organisation œcuménique United Christian Forum (UCF) basée à New Delhi afin d’alerter sur le sort des chrétiens persécutés d’Inde. Au total, selon l’ONG, le mois de janvier a vu se produire 70 incidents de violence contre des chrétiens, suivis de 62 incidents en février et d’une trentaine d’autres au début du mois de mars 2024. C’est donc une nouvelle fois une Pâque difficile que s’apprêtent à vivre les chrétiens en Inde, entre intimidations, humiliations et violences quotidiennes.
Alors que s’ouvrait la Semaine sainte avec le dimanche des Rameaux, nombre d’entre eux ont dû assister à la messe en extérieur dans l’État du Manipur, au nord-est de l’Inde, où se sont déroulées de graves violences ethniques les contraignant au déplacement. “Les églises étaient pleines”, a ainsi déclaré le père Varghese Velickakam, vicaire général de l’archidiocèse d’Imphal à Asia News. Le dimanche des Rameaux est tombé deux jours après la Journée de jeûne et de prière, organisée sous l’impulsion de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde le vendredi 22 mars, à l’approche des élections générales en Inde. Celles-ci auront lieu à partir du 14 avril pour s’achever le 1er juin et constituent un enjeu crucial pour l’avenir des chrétiens. Dans ce pays, le principal moteur de la persécution à leur encontre n’est autre que le nationalisme hindou incarné par Narendra Modi, homme fort du Bharatiya Janata Party (BJP) à la tête du pays depuis 2014. Depuis son arrivée au pouvoir, les attaques contre les minorités religieuses n’ont cessé d’augmenter de façon inquiétante.
Une très forte persécution
En Inde, les chrétiens, majoritairement protestants, représentent 2,3% de la population totale, soit 30 millions de personnes sur les 1,3 milliard d’habitants. Ils sont depuis plusieurs années la cible des les lois anti-conversion qui s’appliquent dans une dizaine d’États, et subissent un lot quotidien de vexations ou de graves attaques. Depuis le mois de mai 2023, l’État de Manipur a ainsi sombré dans une violence intercommunautaire sans commune mesure, entraînant pillages, incendies et meurtres majoritairement dirigés contre l’ethnie des Kuki, en grande partie chrétienne. Ce triste bilan vaut à l’Inde d’être classée onzième dans l’Index de persécutions des chrétiens par l’ONG protestante Portes Ouvertes, considérée comme lieu de “persécution extrême” où le taux de violence est à son summum, au même niveau que celui du Nigeria.