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Parmi les nombreuses grâces que la méditation de la Passion nous incite à demander au Seigneur figure celle-ci : ne pas détourner le regard des misères vécues par nos frères humains. Car Jésus fut cet “homme de douleurs, familier de la souffrance, pareil à celui devant qui on se voile la face” selon la prophétie d’Isaïe (Is 53, 3). En effet, le récit du Vendredi saint nous met devant les yeux des réactions qui ne font pas particulièrement honneur à l’humanité.
Ces disciples qui abandonnent Jésus
Ce sont d’abord les disciples qui, durant la Cène la veille de la Passion, se querellent entre eux pour savoir qui est le plus grand. Ces mêmes disciples qui ne tarderont pas à laisser tomber Jésus. Sans parler de la trahison de Judas, rares furent ses proches à l’avoir accompagné jusqu’à la fin. L’échec éclaircit le nombre des soutiens. Ensuite, c’est Pierre qui le renie. Pensons à ceux qui aiment Jésus mais pas assez pour se déclarer être ses amis devant des tiers.
C’est tellement plus facile de hurler avec les loups que d’émettre une opinion personnelle pour laquelle nous risquons d’être regardés de travers.
Il y a Pilate qui déclare Jésus innocent mais qui finit par céder aux cris de la foule. Cette attitude nous oblige à nous examiner : valons-nous plus cher que le procurateur romain ? Sommes-nous plus forts que lui devant les appels des foules d’aujourd’hui ? Sommes-nous moins conformistes que lui ? Quand tout le monde le fait, quand tout le monde le pense, quand tout le monde le croit, quand tout le monde le dit, avons-nous la force d’aller à contre-courant ? Par exemple en prenant la défense du bouc-émissaire livré en pâture à la vindicte populaire ? Pensons aux faux procès, relayés par les médias ou non. C’est tellement plus facile de hurler avec les loups que d’émettre une opinion personnelle pour laquelle nous risquons d’être regardés de travers. Et pour nous tirer d’affaire, ne sommes-nous pas tentés d’user d’expédients contraires à la charité élémentaire : faux serments, mensonges en tous genres.
La force de se déclarer chrétiens
Les femmes de Jérusalem : elles aussi détournent le regard, mais c’est par rapport à elles-mêmes ! C’est bien beau de pleurer sur le malheur du monde, encore faut-il porter son attention sur la responsabilité qui est la nôtre dans la perpétuation de ce malheur ! Ouvrir les yeux sur la misère commence par soi-même, comme charité bien ordonnée.
Demandons à Jésus, qui eut le courage de déclarer qui il était devant le Sanhédrin, la force de prendre la parole pour défendre un frère injustement accusé ou de témoigner de situations inacceptables au regard de la dignité humaine, la force de nous déclarer chrétiens dans un environnement spirituel qui tourne la foi en dérision, la brocarde ou tout simplement l’ignore et en censure les manifestations. À l’instar de Véronique sur le chemin de Croix, ne détournons pas notre regard de Jésus qui récapitule toutes souffrances durant sa Passion : nous serons alors armés pour ouvrir les yeux sur celles qui frappent nos contemporains et pour en témoigner devant le monde afin d’y porter remède.