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“Ces derniers mois, nous nous sommes peut-être sentis perdus, déconcertés, seuls et sans repères. Nous nous sommes sentis écrasés par tant de haine.” C’est par ces mots que le cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, s’est adressé aux chrétiens de Terre sainte lors de son homélie prononcée à l’occasion de la messe des Rameaux. “Nombreux ou non, il est important d’être ici et de crier avec force et foi que nous avons une référence, Jésus-Christ. Que nous ne sommes pas seuls et que nous ne sommes pas abandonnés, et surtout que nous n’avons pas peur !” Une exhortation à ne pas céder au découragement et à l’angoisse alors que se poursuit la guerre à Gaza.
C’est sur ce territoire toujours en proie aux bombardements que survit une infime communauté de chrétiens, orthodoxes et catholiques, répartis dans les paroisses de Saint-Porphyre et de la Sainte-Famille. Quelques jours avant que ne débute la Semaine sainte, le cardinal Pizzaballa a assuré qu’il obtiendrait des autorités israéliennes la permission pour les catholiques de sortir de l’enclave gazaouie afin de venir célébrer les fêtes de Pâques dans la Ville sainte. “Nous obtiendrons les permis”, avait-il déclaré. “Nous avons insisté en disant que, comme ils [les Israéliens] avaient donné des permis aux musulmans pour le Ramadan, ils devraient aussi les donner aux chrétiens pour Pâques. Même si les chiffres sont plus petits, nous aurons plusieurs milliers de permis aussi bien pour le dimanche des Rameaux que pour Pâques”, a poursuivi le cardinal, avant d’évoquer “la solitude de Jésus à Gethsémani qui est la même que la nôtre aujourd’hui”. Si certains médias locaux avancent que ces permis n’ont finalement pas été accordés pour le dimanche des Rameaux, l’agence Catholic News Agencyprécise quant à elle que les chrétiens des Territoires palestiniens ont obtenu 2.000 permis pour la journée, mais que peu d’entre eux ont pu atteindre la Ville sainte en un délai si court.
Les mots de réconfort du pape François
Alors que le Conseil de sécurité adopte sa première résolution pour un “cessez-le-feu” immédiat le 25 mars pour la fin du mois du ramadan, le père Romanelli, curé de la paroisse de la Sainte-Famille actuellement à Jérusalem, espère que celle-ci pourra mener à une “véritable aide humanitaire pour l’ensemble de la population, en particulier dans le nord, qui est le plus abandonné”. “Désormais, même les superlatifs ne suffisent plus à décrire le caractère tragique de la situation, le nombre de morts et de blessés qui ne cesse d’augmenter, ainsi que le nombre de personnes qui meurent de faim, notamment des enfants”, a déclaré le prêtre à AsiaNews .
“Vous n’êtes pas seuls et nous ne vous laisserons pas seuls”, a de son côté tenu à assurer le pape François dans sa lettre aux catholiques de Terre sainte diffusée le 27 mars 2024. “Je souhaite que chacun d’entre vous ressente mon affection de père qui connaît vos souffrances et vos peines, en particulier celles de ces derniers mois”, a encore écrit le Pape. Dans les paroisses chrétiennes gazaouies, les fidèles manquent de tout : eau potable, électricité, nourriture. Afin de leur venir en aide, ainsi qu’à l’ensemble des communautés chrétiennes de Terre sainte, une quête impérée aura lieu comme chaque année le Vendredi saint, organisée par tous les diocèses. “Il ne s’agit pas d’une pieuse tradition réservée à quelques-uns”, a affirmé dans sa lettre le cardinal Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales, rappelant la nécessité d’exprimer une véritable solidarité avec les chrétiens de Terre sainte.
L’avenir incertain de la minorité chrétienne
On dénombrait 1.017 chrétiens à Gaza au début de la guerre. Le Patriarcat latin de Jérusalem fait état aujourd’hui de 800 chrétiens, répartis entre la paroisse orthodoxe de Saint-Porphyre et celle catholique de la Sainte-Famille. Au cours des deux dernières semaines, le quartier d’Al Zeyton, où se trouve la paroisse de la Sainte Famille, a subi d’intenses affrontements militaires et des bombardements. Selon les informations dont dispose l’Aide à l’Eglise en détresse, l’enceinte paroissiale accueille actuellement 128 familles, soit un total de 512 chrétiens, tant catholiques qu’orthodoxes, parmi lesquels se trouvent 120 enfants de moins de 18 ans, dont 60 handicapés, et 84 personnes de plus de 65 ans.