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Que nous dit le mot, du mot ? Curieuse apostrophe que cet “Alléluia” que chantent les fidèles dans les églises à la grand-messe. Dérivé de l’hébreu הללויה (Hé, Lamed, Lamed, Vav, Yod, Hé), on reconnaît dans son étymologie הללו [hal’lú], c’est-à-dire “louez” et יה [yah – Yod, Hé], l’abréviation poétique du tétragramme qui est, dans la Bible, le nom de Dieu. On distingue d’ailleurs dans YHWH les lettres יהוה (Yod, Hé, Vav et Hé) et l’usage double du H ; en hébreu ה (Hé).
Ce petit détour par l’alphabet hébraïque n’est pas anodin : chaque lettre y porte un sens particulier, sens dont l’alphabet latin est dépourvu et dont nous ne pouvons ainsi qu’approcher la densité sans en saisir parfaitement toute la richesse spirituelle. En hébreu, le ה, appelé Hé, est le signe de l’esprit de Dieu : c’est le Hé que le Seigneur ajoute au nom de l’homme ish – איש – pour le transformer en isha, la femme, אשה. Le nom de femme – isha – porte donc en lui le signe de Dieu dans le récit de la Genèse : “Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : ‘Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish’.” (Gn 2, 21-23). Le Hé manifeste ici la mission précise de la femme : celle de guider l’homme vers l’union de son corps et de son esprit puisque c’est elle qui en porte le signe pour le lui révéler.
Un chant qui porte en lui le signe de Dieu
Pourquoi, ici, parler de l’homme et de la femme pour parler de l’Alléluia ? Si l’on se cantonne à l’alphabet pour éviter les digressions, c’est pour manifester l’importance des lettres dans le mot qu’elles forment. Si le nom de Dieu, YHWH, est ineffable puisque l’on ignore sa vocalisation, il est à la source du mot “Alléluia”. Chanter Alléluia est donc un signe en soi : le signe de la louange, bien sûr, d’un peuple qui acclame son Seigneur, mais aussi le signe du Seigneur Lui-même qui marche aux côtés de Son peuple dans un double mouvement d’union sponsale. Proclamer “Alléluia !”, c’est annoncer la parousie du Seigneur qui reviendra dans la gloire et faire mémoire de sa résurrection ; c’est, comme l’encens, faire monter un chant qui porte déjà en lui le signe de Dieu.