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La célèbre formule “nous avons besoin de saints qui mettent des jeans et boivent du Coca-Cola”, parfois attribuée au pape François où à Jean Paul II sur les réseaux sociaux, serait en réalité apocryphe. Néanmoins, Jean Paul II, qui certes ne mettait pas de jean, est bien le premier saint connu pour sa consommation régulière de cette boisson pétillante.
Très lié à la diaspora polonaise aux États-Unis, où il s’était rendu à plusieurs reprises en tant que cardinal, le futur pape était un grand amateur de Coca-Cola, un produit évidemment difficile à trouver dans la Pologne communiste. Ses biographes racontent que, durant le Concile Vatican II, l’alors jeune évêque de Cracovie se rendait régulièrement à la buvette, lors de la pause de fin de matinée, pour y prendre un Coca. Ce goût s’est poursuivi durant son pontificat. Ceux qui l’accompagnaient en avion se souviennent qu’un discret technicien de Radio Vatican, Alberto, fut à de nombreuses reprises chargé de veiller à ce qu’il ait toujours quelques canettes en réserve lors de ses voyages.
Le Coca-Cola, symbole de la victoire sur la communisme
L’apogée du lien entre Jean Paul II et cette boisson pétillante peut être daté des Journées mondiales de la Jeunesse organisées à Denver, en 1993. Les États-Unis sont alors le pays hôte de ce rassemblement international servant de test logistique avant l’accueil de la Coupe du monde de football l’année suivante, puis des Jeux olympiques trois ans plus tard : de façon à bien rentabiliser les infrastructures, le Brésil assumera la même ‘trilogie’ 20 ans plus tard.
Moins de quatre ans après la chute du mur de Berlin, les JMJ de Denver prennent l’allure d’une célébration de la victoire du capitalisme et de ses symboles. Le nom de Coca-Cola, en blanc sur fond rouge, apparaît massivement derrière la tribune des célébrations, tout comme celui du cigarettier Marlboro, en rouge sur fond blanc. Cette mise en scène des marques dans un rassemblement religieux sera vivement critiquée par l’essayiste canadienne Naomi Klein dans son livre No Logo, qui figure parmi les ouvrages de référence du mouvement altermondialiste.
L’omniprésence de Coca-Cola et de McDonald’s, fournisseur des repas, reste par ailleurs un souvenir pénible pour la ‘vie intérieure’ de ceux qui participèrent aux JMJ de Denver, rappelle l’historien Charles Mercier dans son livre L’Eglise, les jeunes et la mondialisation – Une histoire des JMJ (Bayard, 2021). La mise à disposition des sodas et de la bière sur le site du rassemblement final, au détriment de l’eau potable, fut responsable de milliers de malaises parmi les pèlerins, souffrant de déshydratation et d’intoxication alimentaire. Cet excès de visibilité des sponsors a conduit les organisateurs des JMJ suivantes, notamment à Paris en 1997, à privilégier des formes de mécénat plus discrètes, et à fournir aux pèlerins une alimentation plus équilibrée.
Benoît XVI, amateur de Fanta panaché à la bière
“Pour le cardinal Ratzinger, c’était toujours du Fanta” se souvient le patron d’un restaurant du Borgo, quartier proche du Vatican, où celui qui fut jusqu’en 2005 le préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi avait ses habitudes. Durant son pontificat, la presse britannique a calculé que Benoît XVI buvait quatre canettes par jour… soit 1460 par an! Si cette extrapolation peut sembler excessive, le goût du pape allemand pour le Fanta a bien été confirmé par son propre secrétaire, Mgr Georg Gänswein. Dans son retentissant livre de mémoires, Rien que la vérité, il raconte que Benoît XVI aimait boire du Fanta, qu’il mélangeait parfois à de la bière… Ce panachage étrange a plutôt bien réussi au pontife ayant vécu le plus longtemps dans l’histoire, et “qui n’a jamais eu de problème digestif”, assure Mgr Gänswein dans son récit.
Originaire de Bavière, Benoît XVI était aussi un grand amateur de bière telle quelle, comme le montre de nombreuses photos, comme lors de son 90e anniversaire célébré en avril 2017 au monastère Mater Ecclesiae, où le pape émérite, assis près de son frère Georg, sirote une chope bien remplie. Dans son livre d’entretien avec le journaliste Peter Seewald, Dernières conversations, Benoît XVI se souvient avec nostalgie de son expérience du Concile Vatican II et des moments de temps libre durant lesquels il allait “picoler” dans le quartier romain du Trastevere avec ses confrères théologiens. L’ambiance de ces rencontres demeurait probablement plus feutrée et délicate que celle d’une ‘troisième mi-temps’ après un match de rugby, mais ce souvenir nuance l’image d’austérité souvent associée à Joseph Ratzinger.