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Un chiffre glaçant : 8.565. C’est le nombre de personnes qui ont péri le long des routes migratoires en 2023. Cela en fait l’année la plus meurtrière jamais enregistrée, selon les données publiées en mars par l’Organisation internationale pour les migrants (OIM). La traversée de la Méditerranée reste la route la plus meurtrière, avec au moins 3.129 morts et disparus. En Afrique, la plupart de ces décès sont survenus dans le désert du Sahara et sur la route maritime menant aux îles Canaries.
Selon Mgr Miguel Ángel Nguema Bee, évêque du diocèse d’Ebibeyín, en Guinée équatoriale, la principale cause de migration est la pauvreté. L’aide fournie par les organisations internationales afin d’atténuer celle-ci est de moins en moins suffisante, affirme l’évêque. Plutôt que de s’en remettre uniquement aux gouvernements “corrompus” qui empêchent la distribution d’une grande partie des aides humanitaires, l’évêque suggère ainsi de soutenir des initiatives plus directes par le biais d’organisations locales telles que l’Église, des associations de femmes et de jeunes ou des fondations. “Ces entités pourraient apporter une aide beaucoup plus directe et efficace, comme l’octroi de bourses d’études à des jeunes en situation de vulnérabilité”, selon lui.
Un faux sentiment de sécurité
Pour l’évêque, c’est la promotion d’une fausse image de facilité de vie et de prospérité en Occident qui incite de nombreux Africains à émigrer, même illégalement. “La publicité mensongère et l’argent facile promus par le monde du sport sont coupables d’alimenter cette illusion”, fustige Mgr Nguema. “L’Occident présente l’idée fausse que tout est résolu, ce qui est un mirage, et contribue à un faux sentiment de sécurité. L’idée qui est présentée, selon laquelle il serait possible de gagner facilement de l’argent, contribue directement à ce problème”, a ajouté Mgr Nguema.
Revenant sur la question de l’aide au développement que les pays reçoivent des organismes internationaux, l’évêque a insisté sur la nécessité d’une assistance qui stimule l’activité économique plutôt que d’une aide favorisant la dépendance. Mgr Nguema exhorte donc à éviter tout paternalisme : “Il est essentiel d’aider à créer des structures de progrès qui favorisent l’autosuffisance et le développement durable afin que les gens puissent aller de l’avant sans avoir à dépendre constamment de l’aide extérieure.” Ces aides doivent cependant être dissociées d’une forme de “colonialisme” idéologique, selon l’évêque, pour qui de nombreux sujets tels que l’avortement ou la théorie du genre ne correspondent pas à la culture de l’Afrique.
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