C’est de Rome, au XIXe siècle, que nous viendrait cette coutume de consacrer les 31 jours du mois de mai à la Vierge Marie. Si l’origine symbolique de cette tradition demeure incertaine, certains se sont essayés à dire que c’est la beauté du mois de mai, qui voit éclore le printemps en ses champs et ses fleurs chamarrées, qui a donné naissance à cette association. La grâce de cette vie naissance, dans la Création, annoncerait ainsi la beauté éblouissante de la plus parfaite des créatures, celle de la douce Mère de Dieu.
Si la dévotion est officiellement approuvée par le pape Pie VII en 1815, c’est aux Jésuites que l’on doit ensuite l’expansion de cette dévotion dans tout le nord de l’Italie, puis en Europe. Ce sont eux qui invitaient, la veille du 1er mai, les familles à dresser dans chaque foyer un autel dédié à la Reine du Ciel, décoré de fleurs et de lumières scintillantes. Chaque soir durant tout le mois de mai, chacun était alors invité à piocher un papier figurant une des sept vertus – foi, espérance, charité, justice, tempérance, force, prudence – et s’engageait à la mettre en application le lendemain.
Pourquoi ne pas renouveler cette belle tradition à la maison en consacrant un petit oratoire en famille ? L’idée, elle, est adaptable à l’infini pour faire participer les enfants : chacun peut s’essayer à remplacer les vertus par de menus services (comme vider le lave-vaisselle, débarrasser la table ou ranger sa chambre) ou de petites attentions (comme adresser un compliment, appeler un grand-parent ou sourire à quelqu’un dans la rue). Ces petites actions seront autant de fleurs à déposer aux pieds de cette Maman du Ciel qui veille tendrement sur chacun de ses enfants.