Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Les restes de deux martyrs ougandais conservés par le Vatican vont être rapatriés en Ouganda courant septembre, ont annoncé dimanche 5 mai les Pères Blancs missionnaires d’Afrique. Il s’agit des reliques des saints Charles Lwanga et Matiya Mulumba, deux catholiques exécutés en 1886 sur ordre du roi du Buganda (territoire de l’Ouganda actuel, ndlr) Mwanga II, pour avoir refusé d’abjurer leur foi. Canonisés en 1964 par le pape Paul VI, ils sont fêtés le 3 juin.
Le retour de ces reliques s’inscrit dans le cadre des commémorations du 60e anniversaire de leur canonisation. Les ossements des deux saints seront exposés à l’Université des Martyrs de l’Ouganda d’après le père Richard Nyombi de l’archidiocèse de Kampala, membre des Pères Blancs. Selon le père Nyombi, le rapatriement de ces ossements donne aux fidèles l’occasion de réfléchir sur les valeurs des martyrs au moment où “l’Ouganda est confronté à un certain nombre de défis, de difficultés économiques, de décadence morale et de corruption”.
Brûlés et écorchés vifs
Charles Lwanga et Matiya Mulumba font partie des 22 martyrs catholiques massacrés sous le règne de Mwanga II. Dès 1885, ce roi avait fait déclarer le christianisme illégal et passible de la peine de mort par un décret. Ce souverain aux mœurs dépravées voyait dans les chrétiens une menace pour son trône et ne supportait pas de voir ses jeunes pages convertis se refuser à lui. Les missionnaires sont chassés et le 15 novembre 1885 signe le début du martyre des chrétiens d’Ouganda : Joseph Mukasa, fervent chrétien et conseiller du roi, est ainsi décapité avant d’être jeté au feu.
Alors que Mwanga II pense que la mort de Joseph servira d’exemple, les conversions se multiplient au palais presque immédiatement après l’exécution. Charles Lwanga, lui-même converti par l’exemple de Joseph, devient le nouveau conseiller du roi et le chef des pages. Il poursuit la catéchisation des garçons au service du roi, tout en les préservant à son tour autant que possible des prédations sexuelles de Mwanga. Ce dernier, fou de rage, fait enfermer tous ses pages, catholiques comme anglicans. Se sachant à l’aube de la mort, Charles les baptise en prison. Le 3 juin, lorsque la cellule s’ouvre, c’est pour les mener au bûcher. Parmi eux se trouve aussi Kizito, le plus jeune des condamnés, âgé de seulement 13 ans. Alors que tous attendent sans faillir leur exécution, le petit garçon se glisse auprès de Charles, 20 ans, pour lui demander de lui tenir la main avant d’affronter la mort : “J’aurai moins peur.” Tous deux seront proclamés saints patrons de la jeunesse africaine.
Matiya Mulumba, également connu sous le nom de Matthias, était quant à lui âgé d’une cinquantaine d’années lorsqu’il est mort. D’abord musulman, il se convertit au catholicisme en 1880. Il est arrêté le même jour que Charles et ses petits pages, mais est exécuté avant eux dans des circonstances atroces. Ses bourreaux s’acharnent sur lui, lui coupant plusieurs endroits du corps avant de l’écorcher vif. Laissé agonisant, il souffre le martyre durant trois jours. Un sanctuaire a été établi sur le lieu des exécutions à Namugongo, une banlieue de Kampala, la capitale ougandaise, devenu un haut lieu de pèlerinage où se rendent de nombreux fidèles venus du monde entier le 3 juin.