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Ce médecin légiste fait parler un évêque… mort il y a 1.300 ans

philippe boxho

Youtube / Legend

Philippe Boxho, médecin légiste.

La rédaction d'Aleteia - publié le 12/05/24

Au cours d'une interview avec le média Legend, le professeur et médecin légiste belge Philippe Boxho revient sur les analyses qu'il a effectuées des reliques de saint Lambert. Mort aux alentours de 705, cet évêque est le saint patron de la ville de Liège.

Saint Lambert est mort aux alentours de 705 après Jésus-Christ, et pourtant, son squelette pourrait encore avoir des choses à dire. C’est en tout cas ce qu’a révélé le professeur Philippe Boxho, médecin légiste et universitaire. Ce dernier a la cote sur les réseaux sociaux depuis qu’il explique avec simplicité et souvent beaucoup d’humour les cas auxquels il a été confronté dans sa carrière de médecin qui côtoie de près la mort, parfois dans ses aspects les plus crus (pour ne pas dire glauques). Mais il ne s’en tient pas au sensationnalisme puisqu’il révèle aussi les secrets du Saint Suaire ou du squelette de saint Lambert, évêque de Liège. Dans un entretien vidéo avec la chaîne Legend, où se succèdent des histoires toutes plus macabres les unes que les autres, le professeur Boxho revient sur l’examen des reliques de ce saint belge.

Une autopsie 1.300 ans après la mort

Les reliques de saint Lambert ont été retirées en octobre 2023 de la châsse où elles reposaient, sur autorisation de l’évêque actuel du diocèse, Mgr Delville. Historien de formation, il confie sans inquiétude cette autopsie au professeur Boxho. “Je suis, de mon côté, totalement athée. Mgr Delville a estimé que cela permettrait une forme d’objectivité dans les recherches”, explique à Aleteia le médecin légiste. “L’idée était de connaître l’ampleur de ces reliques, dont personne n’avait connaissance, voire de trouver la cause exacte du décès.”

Philippe Boxho a donc procédé aux examens du squelette en novembre, ce qui a permis de révéler que seuls 10% des ossements de l’évêque ont été conservés, notamment des fragments crâniens, des tibias, le péroné ou encore des fragments d’os des mains ou des pieds, énumère le médecin. “Ce sont des os qui ont 1.300 ans, donc leur altération est avancée et rend plus complexe les analyses”, tempère-t-il. “Mais on a bien trouvé dans le crâne une trace de lésion, qui correspondrait à la pointe d’une lance avec deux flancs acérés.” C’est ce coup de lance qui pourrait être à l’origine de la mort de l’évêque, assassiné dans le village de Liège.

Saint Lambert, fondateur de la ville de Liège

Né à Maastricht autour de 640, saint Lambert a grandi à la cour royale mérovingienne. Proche du roi Childéric II, il est contraint de fuir après l’assassinat du souverain et se réfugie pendant sept ans dans une abbaye belge, à Stavelot, où il vit dans une grande humilité parmi les moines. Un jour, pendant les mâtines, saint Lambert fit tomber un banc. Le bruit causé par la chute perturba la prière des moines, et le père abbé, fâché, ordonna que le maladroit sorte prier dehors, nu-pieds dans la neige, sans savoir qui était l’auteur d’un tel vacarme. Saint Lambert, dans une totale obéissance, s’exécuta. Après les mâtines, les moines se rendirent compte de l’absence du prélat, et c’est dehors, couvert de neige et rayonnant, qu’ils le trouvèrent, encore en prière. Rouge de honte, le père abbé entreprit de se confondre en excuses. “Vous m’avez permis, comme le veut saint Paul, de servir Dieu dans la nudité et la froidure”, lui répondit le saint évêque.

Pour s’être opposé au roi des Francs en raison de son adultère, saint Lambert s’en attira les foudres. Le roi le fit assassiner dans le village de Liège, et c’est à l’endroit même où il mourut que saint Hubert, son successeur, a construit une église où il déposera le corps de l’évêque martyr. Elle deviendra la cathédrale Saint-Lambert.

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BelgiqueÉvêqueSaints
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