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Mais que fait cette baignoire dans la cathédrale de Metz ?

Fonts-Baptismaux-Cathedrale-Saint-Etienne-de-Metz

CC BY-SA 3.0

Fonts Baptismaux de la cathédrale Saint-Étienne de Metz.

Sophie Roubertie - publié le 16/05/24

Dans la cathédrale Saint-Étienne de Metz, une ancienne cuve de thermes romains fait office depuis des siècles de fonts baptismaux. Un usage surprenant qui remonte au Moyen Âge.

Les fonts baptismaux des églises sont le plus souvent des cuves de pierre, plus ou moins ornées. Mais dans la cathédrale Saint-Étienne de Metz, la surprise est totale ! Bien loin des images traditionnelles qui nous viennent à l’esprit à l’évocation de fonts baptismaux, une vaste cuve a été, depuis bien longtemps, installée dans l’édifice pour servir aux baptêmes.

L’origine de cette baignoire ne fait pas de doute. Elle est romaine, les spécialistes en date la réalisation au IVe siècle après Jésus-Christ. Mais c’est bien en Égypte qu’elle a été produite. Ce qui s’est passé entre l’Égypte et Metz reste incertain. Il est assez probable qu’elle ait pu servir dans des thermes. Rien ne confirme qu’elle ait été utilisée comme baignoire, peut-être était-ce un bassin de fontaine. 

Un matériau rare et prestigieux

La matière en est précieuse, puisqu’il s’agit de porphyre. Sous l’Antiquité, les Romains ne connaissaient qu’un seul gisement de porphyre rouge, situé en Égypte. Le coût d’extraction et de transport en faisait un matériau particulièrement cher, adopté uniquement pour des objets de luxe. Cette pierre est d’une dureté extrême, quasiment inaltérable. 

Le prestige lié à ce matériau, en particulier par sa couleur rouge, l’a longtemps fait réserver à l’ornementation des monuments de caractère impérial. L’exploitation des gisements s’étant arrêté, le remploi d’objets en porphyre, dans un cadre religieux ou profane, n’était pas rare. Les cuves pouvaient ainsi trouver une nouvelle affectation, en tant que reliquaire, autel ou sarcophage.

Ce type de cuves est la copie de baignoires en cuivre, en témoignent les anneaux qui servaient à leur déplacement. Dans le cas de la pierre, il va de soi que les anneaux ne servaient que pour le décor. Pour compléter l’ornement, entre les anneaux, une tête de fauve, une panthère peut-être, renvoie à son origine romaine. Il existe d’autres fonts baptismaux remployant des objets en porphyre préexistant à leur usage liturgique. Mais toute l’originalité de ceux de la cathédrale de Metz consiste dans la forme même de l’objet. 

Dans la cathédrale depuis le IXe siècle

Sa présence est attestée depuis des siècles dans la cathédrale, puisqu’on en trouve la trace depuis le IXe siècle, et son utilisation pour des baptêmes par immersion depuis le XIIIe siècle, mais il est possible que la baignoire ait été présente bien avant dans la cathédrale ou dans un baptistère attenant. 

Cathédrale Saint-Etienne de Met
Cathédrale Saint-Étienne de Metz.

En 1807, l’impératrice Joséphine a voulu la faire racheter par le préfet pour ces jardins mais l’évêque de Metz refusa et l’affaire ne s’est pas faite. Et c’est une bonne chose qu’elle soit restée à la place qui était la sienne depuis si longtemps. Les baptêmes ne sont désormais plus célébrés dans ces fonts baptismaux au caractère inhabituel, mais c’était encore le cas il y a quelques années.

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Tags:
Art sacréBaptêmeCathédralesMetzPatrimoine
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