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Il est de ceux qui cherchent désespérément le grand air, en quête perpétuelle de quelque chose qui les dépasse. “Les âmes sceptiques sont faites pour les grandes émotions”, glisse-t-il. Alexandre Caillé a les yeux tournés vers le Ciel mais les pieds bien ancrés dans le sol, tout comme les calvaires qui se dressent à la croisée des chemins de France, incarnation ultime du lien entre l’Éternité et un monde destiné à s’évanouir. À 27 ans, ce jeune directeur général de l’association SOS Calvaires n’était pourtant pas promis à faire de la croix son métier.
“Je suis tombé comme beaucoup de jeunes dans l’erreur de choisir ce que voulait le monde pour moi. Cette petite musique qui dit : “le mieux pour toi, c’est ça””, confie-t-il à Aleteia. Après un bac scientifique qui “ouvre le plus de portes” et des études de finances dans la prestigieuse université de Paris Dauphine, Alexandre fait ses débuts dans des fonds d’investissement. “C’était intéressant mais plus j’avançais et plus je me disais que j’allais faire un métier totalement hors-sol”, se souvient-il. Lors de son dernier stage, en 2021, Alexandre se retrouve aux manettes d’un investissement de 60 millions d’euros. Le montant manipulé le laisse chancelant. “Je me suis pris une claque, et je me suis demandé : est-ce que tu vas vraiment faire ça toute ta vie ? Cela a été le déclic. J’ai décidé d’arrêter”.
Un vide comblé
Après un an d’entreprenariat, il devient directeur général de SOS Calvaires, association créée en 1987 qui se donne pour mission la restauration des calvaires et croix de chemin dont il avait préalablement fondé l’antenne en Savoie. “J’avais découvert l’association après un stage au 4eme régiment de chasseurs alpins, dans le cadre d’un partenariat grandes écoles”, explique-t-il. “J’aimais la montagne passionnément, mais c’est lors de ces ascensions que j’ai découvert le repos du juste, l’effort parfois à la limite du supportable, l’esprit de cordée… Et à chaque ascension, je repérais une croix, et je me demandais : comment ont-ils fait pour la transporter là-haut ? J’étais fasciné. C’est là qu’un ami m’a parlé de SOS Calvaires et je me suis dit : “ce sont ces maboules-là qu’il me faut”.”
Fils de parents catholiques mais dont seule la mère était pratiquante, Alexandre a fait le choix de la foi à 17 ans, devant la grande porte de la basilique de Vézelay, au son du Kyrie des Gueux chanté par 3.000 jeunes hommes sous une pluie battante. “J’ai su que je voulais faire pareil le jour de ma mort : taper avec mon bâton de marche contre la porte de la Jérusalem céleste, et que l’on m’ouvre.”
Le calvaire est à la croisée des chemins de toutes les aspirations : il incarne l’enracinement, la transcendance et la fraternité.
Pour la seule année 2023, l’association a restauré 447 croix de chemins dans ses ateliers avant de les implanter de nouveau sur leur lieu d’origine. Depuis 2019, ce sont plus de 4.000 calvaires qui ont été restaurés. Un résultat atteint grâce à la mobilisation sans faille de centaines de bénévoles œuvrant dans les 65 antennes de France, et qui travaillent à “établir physiquement le règne du Christ”, déclare Alexandre. “Au milieu de ce siècle pourtant si virtuel, il y a une jeunesse qui a soif. Soif de réel, de concret, et d’exigence. Le calvaire est à la croisée des chemins de toutes leurs aspirations : il incarne l’enracinement, la transcendance et la fraternité tout à la fois.” Parmi ceux qui rejoignent l’association, “beaucoup de gens ne sont pas pratiquants”, affirme le jeune homme. “Contrairement à ce qu’on peut penser, la croix rassemble au-delà de sa dimension religieuse. Elle attire. Combien de personnes ai-je vu pleurer devant un calvaire que l’on venait de réimplanter, alors qu’une minute avant elles se disaient totalement athées ?”
“L’évangélisation est la conséquence heureuse de notre travail”, reconnaît le jeune homme, “mais ce n’est pas nous qui cherchons cela. Nous créons forcément les conditions nécessaires à l’émergence d’un élan de foi, mais c’est le Christ qui convertit”. Sur 90 chefs d’antennes, 40 sont des convertis au catholicisme. Pour tous ces jeunes catholiques, “SOS Calvaires permet le renouvellement des promesses de leur baptême”, estime Alexandre Caillé. “Ils ont un feu intérieur phénoménal. Peut-être qu’il y a de moins en moins de pratiquants en France mais ceux qui sont là sont véritablement engagés. C’est le “levain dans la pâte” dont parle le Christ (Mt, 13-33). Cette jeunesse sait ce qu’est la Croix. Elle n’a rien de morose ou d’austère, au contraire, cette jeunesse est vivante. Elle a les manches relevées, elle est prête.”
Pratique :