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Les études et les rapports sur la pornographie s’accumulent mais rares sont ceux qui se penchent exclusivement sur l’exposition subie des mineurs à des photos ou vidéos à caractère sexuel. Une véritable “pandémie mondiale”, selon les mots de Paul Stanfield, le président de Childlight, à laquelle la législation actuelle “a du mal à répondre”. Childlight, qui dépend de l’Université d’Édimbourg en Écosse, recueille des données sur la prévalence et la nature de l’exploitation et des abus sexuels en ligne sur mineurs dans le monde entier. Leur récente étude est présentée comme la première à donner une estimation de l’ampleur mondiale du phénomène.
Et les chiffres font frémir. Chaque année, selon l’institut, 302 millions d’enfants sont victimes d’exploitation et d’abus sexuels en ligne. Cela signifie qu’un enfant sur huit dans le monde s’est retrouvé confronté, de manière non consentie, à des photos ou vidéos à caractère sexuel. Cela inclut des prises ou des partages d’images sans l’accord du jeune et son exposition à des contenus pornographiques. L’étude évoque aussi des messages sexuels ou des demandes d’actes sexuels de la part d’adultes ou d’autres jeunes. Sont également mentionnés le chantage aux photos intimes ainsi que l’utilisation de l’IA pour créer des deepfakes.
Un cas reporté chaque seconde dans le monde
Selon l’étude, un cas serait reporté chaque seconde. À travers le monde, 12,5% des enfants auraient été confrontés à des interactions à caractère sexuel non désirées sur Internet. Un pourcentage qui monte à 20% en Europe de l’Ouest. “Rendu possible par la technologie et l’absence de réglementation, l’exploitation sexuelle des enfants a pu envahir chaque partie de nos communautés”, déplore Paul Stanfield, actuel président de Childlight qui a travaillé pendant 30 ans pour Interpol et l’Agence de lutte contre la criminalité britannique. “Notre évaluation selon laquelle au moins 300 millions d’enfants sont victimes chaque année d’exploitation et d’abus sexuels doit servir de sonnette d’alarme”. Pour lui, il s’agit d’une “pandémie mondiale qui est restée cachée trop longtemps”. Le phénomène existe “dans chaque pays, grossit de manière exponentielle et nécessite une réponse mondiale”.
Une réponse qui réside pour l’ancien policier dans l’équilibre entre respect de la confidentialité des utilisateurs et détection de contenus pornographiques. “Si le cryptage du partage de fichiers doit devenir la norme, il faut clairement trouver un équilibre qui réponde au désir de confidentialité de tous les utilisateurs, avec une détection proactive adéquate des contenus pédopornographiques en ligne”, souligne-t-il. “L’exploitation et les abus sexuels sur enfants en ligne existent parce qu’ils sont autorisés à exister”, regrette-t-il, appelant de ses vœux une prise de conscience au niveau mondial. Appelons des nôtres une prise de conscience des parents, afin qu’ils demeurent vigilants quant à l’usage d’Internet et des réseaux sociaux par leur enfant, et disponibles pour parler, alerter, communiquer, sur la possibilité d’être confronté, de manière subie, à des images ou vidéos pornographiques. Il s’agira de faire preuve d’écoute et de bienveillance, afin d’ôter au jeune tout sentiment de honte ou de culpabilité, et de lui rappeler ce qu’est l’amour, le vrai.