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Gary Cooper, ou la conversion inattendue d’un tombeur

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PARAMOUNT / Collection ChristopheL via AFP

Aline Iaschine - publié le 30/05/24

Monument du cinéma américain des années 1930-1950, Gary Cooper fait partie de ces personnes que l’on oublie difficilement. Si son jeu d’acteur est mondialement connu, sa conversion au catholicisme vers la fin de sa vie l’est beaucoup moins. Et pourtant.

Il a été l’un des acteurs les plus célèbres d’Hollywood. Dès les années 1930, Gary Cooper (1901-1961) connaît un succès immense, se classant chaque année parmi les dix vedettes les plus populaires des États-Unis. Dans ses films, il incarne souvent le héros tranquille, sûr de sa force et de son habileté. Il joue fréquemment le rôle du cow-boy typique des westerns américains, comme dans Le train sifflera trois fois (1952), ou l’Américain moyen devenu grand héros, comme dans Sergent York (1941), qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur. Des récompenses et nominations venant couronner une brillante carrière mais la plus belle d’entre elles est peut-être celle intervenue à la fin de sa vie : sa conversion au catholicisme avec le sacrement du baptême. 

Origine et carrière

Né le 7 mai 1901 dans le Montana, aux États-Unis, Gary Cooper passe d’abord son enfance en Angleterre avec sa mère avant de retourner en Amérique. C’est ici, chez son père propriétaire d’un ranch, qu’il apprend à monter à cheval. Cette aptitude lui permet, quelques années plus tard, de devenir figurant dans un film hollywoodien. Il se fait remarquer à l’écran, et signe un contrat avec la Paramount Pictures en 1926. Le succès est immédiat : Gary Cooper devient une star internationale. Il jouera dans 93 films et séries télévisées, récompensé de nombreuses fois pour ses rôles.

Dans ses films comme dans sa vie, Gary Cooper est un véritable Casanova, enchaînant les conquêtes amoureuses. S’il se marie en 1933 avec l’actrice Sandra Shaw, qui lui donne une petite Maria, il entame une relation extra-conjugale avec l’actrice Patricia Neal, et quitte ensuite sa famille. Cette décision aura un effet délétère sur sa sa propre santé. Gary Cooper éprouve alors les tourments d’un véritable conflit moral et prend conscience du vide qui remplit son existence.

Je ne serai jamais un saint, je le sais. Je n’ai tout simplement pas cette force d’âme. La seule chose que je peux dire, c’est que j’essaie d’être un peu meilleur. Peut-être y parviendrai-je.

Bien que séparés, Gary Cooper, sa femme et leur fille, partent en Europe en 1953 et se rendent au Vatican, où ils rencontrent le pape Pie XII. Sa fille Maria garde en mémoire une anecdote amusante de cette rencontre. Alors que son père faisait la génuflexion, il laisse tomber tous les chapelets et les médailles qu’il avait apportés pour les faire bénir. Les médailles roulent sur le sol et le tapis, elles se prennent dans les chaussures des autres invités, et même sous la soutane du pontife, provoquant un embarras monumental, sous le regard de Pie XII, qui souriait patiemment. Malgré cette petite maladresse, la rencontre de Gary Cooper avec le Pape le marque profondément et l’acteur se convertit quelques années plus tard.

La conversion de Gary Cooper 

C’est finalement en 1954 que Gary Cooper décide de retourner définitivement auprès de sa femme et de sa fille. Au cours des cinq dernières années de sa vie, il se rapproche aussi de la foi grâce à de longues conversations avec sa fille Maria et un prêtre, le père Ford, qui contribuent tous deux grandement à sa conversion. Gary Cooper réalise que la foi catholique lui offre un modèle de vie et l’aide à mettre de l’ordre dans son esprit, comme il le déclare lui-même. Le 9 avril 1959, il reçoit le baptême et entre ainsi officiellement dans l’Église.

Je sais que ce qui arrive est la volonté de Dieu. Je n’ai pas peur de l’avenir.

Barry Norman, dans son livre The Hollywood Greats, cite Gary Cooper : “J’ai passé toutes les heures de ma vie à faire exactement ce que je voulais faire et je n’ai pas toujours pris la meilleure décision. L’hiver dernier, j’ai commencé à réfléchir à ce qui me trottait dans la tête depuis longtemps et j’ai réalisé que je devais être reconnaissant envers quelqu’un pour toute la chance que j’avais eue. C’est ce qui m’a amené à penser sérieusement à la religion.” Il ajoute : “Je ne serai jamais un saint, je le sais. Je n’ai tout simplement pas cette force d’âme. La seule chose que je peux dire, c’est que j’essaie d’être un peu meilleur. Peut-être y parviendrai-je.”

Lorsque les journaux annoncent que Gary Cooper est atteint d’un cancer, des messages de soutien affluent du monde entier, notamment d’acteurs comme Audrey Hepburn, d’écrivains célèbres, parmi lesquels Ernest Hemingway, mais aussi de la reine Elisabeth, du président John F. Kennedy et du pape de l’époque, Jean XXIII. 

Après sa mort, son épouse a décrit cette période de la vie de l’acteur : “Ce qui l’a le plus aidé à la fin de sa vie, c’est la religion. Il se sentait spirituellement enrichi par les sacrements et des livres comme La paix de l’âme de Mgr Fulton Sheen.” À la fin de sa vie, Gary Cooper portait aussi un petit crucifix en bois dans sa poche et, pendant toute sa maladie, il avait pris l’habitude de le garder près de lui, sur son oreiller. Il s’éteint le 13 mai 1961, jour de la fête de Notre-Dame de Fatima. Avant de mourir, l’acteur aurait dit ceci : “Je sais que ce qui arrive est la volonté de Dieu. Je n’ai pas peur de l’avenir.” Avant d’ajouter que sa conversion avait été sans aucun doute la meilleure décision de sa vie.

Tags:
CinémaConversionhollywood
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