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Une interprétation moderne du divin. C’est en 1909 dans sa maison de Perros-Guirrec en Bretagne que le peintre Nabis Maurice Denis situe cette Visitation. C’est le moment où Marie, enceinte de Jésus, visite sa vieille cousine Elisabeth qui va bientôt mettre au monde saint Jean Baptiste. On dirait une simple conversation entre deux femmes sous une arche dominant la mer. Mais le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît ! Le peintre donne 4 détails pour le comprendre. Regardez bien!
Premièrement, dans un opéra de couleurs, les éléments de la nature forment un décor féérique : la côte de granit rose se découpe sur le ciel et la mer dorés par les derniers reflets du soleil. Ce lieu existe vraiment, mais le peintre le transforme par son imaginaire. Deuxièmement, les deux cousines vues de profil se saluent : Elisabeth, en orange à gauche, baise les mains de Marie, revêtue d’une robe de lumière à droite. Troisièmement, leurs ventres se frôlent, car Jean Baptiste tressaille dans le sein de sa mère à la rencontre de Jésus, Dieu fait homme. Marie chante alors le Magnificat, qui donne son titre au tableau. Les personnages autour s’inclinent, en signe d’adoration. Quatrièmement, la façade d’une chapelle en contrebas annonce le nouveau règne que Jésus apporte sur terre, le règne de l’amour, dont le feu ne s’éteint jamais, à l’image de la bougie tenue par la jeune fille.
À la Visitation, Jésus, qui n’est pas encore né, apporte déjà la lumière au monde. À cette occasion, demandons lui sa clarté pour éclairer toutes les zones encore sombres de notre vie.