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Priscille Prétot : “Dieu est le premier à vouloir soutenir les mamans”

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©Clotilde Barois

Priscille Prétot

Aline Iaschine - publié le 31/05/24

Instagrameuse, mère de famille et infirmière, Priscille Prétot partage ses réflexions sur la maternité et son quotidien avec Aleteia. Sa mission sur les réseaux sociaux ? Encourager les mamans !

Priscille Prétot, 40 ans, connue également sous le nom de @dépasséemaisheureuse sur Instagram, se définit comme une encourageuse. Chaque jour, elle partage avec ses 180.000 abonnés de courtes vidéos pleines d’astuces et de réflexions sur la vie de maman. Elle se livre avec profondeur et authenticité, mais aussi avec beaucoup d’humour et de légèreté. Elle est mariée et mère de cinq enfants âgés de 12 à 2 ans.

Aleteia : Dans vos publications sur Instagram, vous partagez votre quotidien de maman. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’ouvrir un compte ?
Priscille Prétot : Quand j’ai eu mon premier enfant, je me suis rendu compte de l’importance d’être soutenue. Sans aide et sans entourage, je ne sais pas comment j’aurais tenu le coup. L’arrivée de notre premier enfant, suivie du deuxième treize mois plus tard, a été le plus merveilleux des tsunamis, mais un tsunami quand-même. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de soutenir les mamans à ma manière. Je crois que Dieu est le premier à vouloir soutenir les mamans. Nous, nous ne pouvons pas tout faire, mais si chacun fait un petit peu, c’est déjà extraordinaire. J’ai donc commencé à inviter des mamans à prendre un café, échanger, se comprendre, parfois pleurer, parfois ne rien dire, mais juste être là. De fil en aiguille, je me suis dit que si je voulais soutenir des mamans que je ne rencontrerai jamais en personne, parce qu’elles habitent au fin fond de la Creuse par exemple (j’aime la Creuse !), peut-être qu’Internet était une bonne solution.

Comment gérez-vous cette exposition sur les réseaux ?
Comme tout outil, il doit rester un bon serviteur et ne jamais devenir un maître. Personne n’est à l’abri, c’est un piège constant ! Ce qui m’avait aidée, et m’aide encore, c’est de pouvoir obtenir rapidement quelques astuces et de bons fous rires. C’est devenu le leitmotiv de mon compte : rire, partager, apprendre et grandir ensemble, tout cela en 90 secondes quotidiennes. L’objectif, c’est d’apporter un peu de courage aux mamans dans leur quotidien !

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Que trouvez-vous de plus difficile dans votre quotidien de maman ?
Ce qui est très difficile pour moi, c’est la fatigue et d’avoir très peu de temps pour moi, même si j’essaye de plus en plus de mettre les limites saines pour dégager du temps. Il y a aussi les attentes de la société vis-à-vis des mamans et des femmes en général. On attend de nous que nous soyons performantes partout. Quel soulagement incroyable le jour où l’on réalise que ce n’est pas possible ! Heureusement, j’ai un mari qui m’encourage à choisir mes batailles, parce que c’est impossible d’être partout. Ce qui est également difficile, c’est la répétition. Je ne suis pas une personne de routine

j’aime le nouveau. Or, être maman, surtout pendant les premières années, c’est beaucoup de routine. J’ai dû apprendre à trouver la joie au milieu de la routine et, de manière générale, la joie au milieu du chaos.

J’ai découvert le cœur de Dieu envers nous, ce Père qui aime en tout temps et dont la patience est sans limite.

Et de plus enthousiasmant ?
Ce que je trouve merveilleux, c’est d’avoir cette grâce de voir des êtres humains grandir et évoluer, s’émerveiller de tout, n’avoir aucun filtre. Je découvre l’amour inconditionnel, celui qui aime tout le temps et qui ne change pas, ou alors qui ne peut qu’augmenter, peu importe le comportement ou le manque de reconnaissance de l’enfant. J’ai découvert le cœur de Dieu envers nous, ce Père qui aime en tout temps et dont la patience est sans limite (ce qui n’est pas le cas de la mienne). En devenant parent, on goûte un peu plus au cœur de Dieu pour nous. Comment est-il possible qu’il nous aime autant ? C’est insondable, mon cerveau ne peut pas le comprendre, mais mon cœur commence à le saisir. Et c’est le besoin le plus profond que j’avais : me savoir aimée sans condition.

Votre mari, quelle place prend-il à vos côtés ? Quel est votre secret pour rester connectés ?
Il prend la place que je lui laisse ! Je dis ça en riant, mais en 14 ans de mariage, je me rends compte que c’est à moi de lui laisser de la place. Sinon, j’aurais tendance à vouloir que tout soit fait à ma manière. Je découvre l’importance du respect et de l’honneur. Je crois profondément que c’est Dieu qui nous a fait nous rencontrer parce que nous sommes complémentaires et nos différences n’ont jamais pour but de nous diviser. Nous apprenons à être unis même dans nos désaccords. Et s’il devait y avoir un secret, je dirais que c’est notre intimité à chacun avec Jésus. Je n’attends pas de mon mari qu’il me comble, me valorise ou me donne une identité. Ça, c’est le rôle de Dieu. Je ne peux pas exiger d’un être humain qu’il me comble et c’est pareil de son côté. Pour toutes les fois où je suis désagréable ou méprisante, il va chercher sa valeur auprès de Dieu. Heureusement, sinon quelle pression pour moi et pour lui. Je suis convaincue que si chacun remplit son réservoir à la source intarissable de la Croix, nous sommes tellement saturées de Sa présence, de Sa vie que nous ne pouvons que semer de belles choses dans notre famille et auprès de toutes personnes qui croiseront notre chemin. Encore faut-il prendre du temps avec Dieu pour être ressourcé !

On s’aime beaucoup mieux quand on se sait tellement aimés. Je ne peux pas donner ce que je n’ai pas. Donc d’abord je reçois, et ensuite je donne !

Justement, comment faites-vous dans un quotidien bien chargé ?
C’est là notre plus grand défi, et quand nous ne le faisons pas, nous voyons bien les résultats ! On ne peut pas semer des betteraves et s’attendre à récolter des carottes, ça ne marchera pas ! Mais si chacun laisse le Christ arroser son jardin personnel, tout ce qui y poussera sera magnifique et tout le monde en profitera. On s’aime beaucoup mieux quand on se sait tellement aimés. Je ne peux pas donner ce que je n’ai pas. Donc d’abord je reçois, et ensuite je donne !

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Priscille Prétot

Comment conciliez-vous votre vie professionnelle et votre vie familiale ?
Aucune idée ! Je galère terriblement à concilier les deux. Je ne sais même pas vraiment où se situe la limite. Mon secret pour ne pas craquer, c’est la transparence. J’essaie d’être authentique tout le temps. D’exprimer à la maison ce qui n’est pas facile dans ma vie professionnelle et inversement, au travail, que ce soit à l’EHPAD ou en tant qu’encourageuse, j’essaie de ne pas faire semblant. Quand ça a été très dur à la maison, ça se voit. J’ai besoin de dire la vérité, sans entrer dans des détails qui ne regardent personne. Vous seriez surpris du nombre de patients qui sont dans l’empathie et ça évite d’être une soignante désagréable. En tout équilibre bien sûr, restons suffisamment professionnels pour que le travail soit fait. 

Vous avez remarqué combien de fois nous critiquons l’attitude de quelqu’un sans même nous demander si cette personne souffre ?

Nous devrions tous pouvoir entendre que quelqu’un passe une journée difficile. Quand la personne à la caisse n’a pas envie de dire bonjour et qu’elle me dit que c’est trop dur en ce moment avec son enfant autiste (histoire vraie), quelle profondeur ! Pas besoin de détails, toute la file a compris pourquoi elle n’a juste pas envie d’être souriante aujourd’hui et ça nous motive pour lui apporter un peu de soleil. Vous avez remarqué combien de fois nous critiquons l’attitude de quelqu’un sans même nous demander si cette personne souffre ? 

Quel modèle de femme vous inspire ?
Ma mère, elle est incroyablement douce. Sandra, une de mes amies qui a six garçons et qui les élève avec tellement de bienveillance. Stefany Gretzinger qui chante de toutes ses tripes et emmène ses enfants avec elle à chaque fois pour vivre l’aventure en famille. Toutes les mamans qui se battent pour voir leur famille aller de l’avant. Et l’amie de Jésus qui s’appelle Marie, la sœur de Marthe et de Lazare, parce qu’elle ne se préoccupe pas du regard des autres et de la pression qu’on lui met, elle reste fixée sur l’essentiel.

Comment vous ressourcez-vous spirituellement au quotidien ?
Je dialogue avec Dieu en continu. C’est ma respiration. Je ne sais pas vivre sans. J’ai besoin de lui parler de tout et de rien. Et j’ai besoin qu’il me partage son cœur. C’est une relation, ça va dans les deux sens. Quel genre de relation est-ce si c’est à sens unique ? Je sais déjà qu’Il prend soin de moi, je veux être sûre que moi aussi je prends soin de Lui. L’écouter, avec simplicité, sans prétention. Mais Il nous a créés pour une relation, et une relation c’est mutuel. 

Avez-vous un support en particulier ?
Je lis ma Bible tous les jours. C’est ma nourriture spirituelle. Il ne nous viendrait pas à l’idée d’espérer être en forme et traverser cette vie de maman sans manger. Et pourtant on imagine que l’on peut avancer dans la vie sans nourrir notre esprit. J’ai essayé, pour moi, c’est la mort de ne pas avoir la Parole de Dieu. Peut-être pas une mort physique, mais combien de fois marchons-nous et respirons-nous, tout en étant morts à l’intérieur. Est-ce que ça n’arrive qu’à moi ? C’est sa parole qui me fait vivre. Il a envoyé son Saint Esprit pour vivre en nous et être en communion continuelle. Pourquoi s’en priver ? 

Quel passage de la Bible vous inspire le plus ?
Mon passage préféré du moment c’est quand Marthe et Marie sont à deux doigts de s’embrouiller parce que Marthe fait tout dans la maison pour servir Jésus, tandis que Marie semble ne rien faire d’autre que de s’asseoir à ses pieds pour l’écouter. Jésus lui dit : “Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, celle qui ne lui sera pas enlevée” (Lc 10) Magnifique ! Moi, j’ai une tendance Marthe à fond. “Regarde tout ce qu’il y a à faire, faut se bouger”. En réalité, une seule chose est nécessaire, et tout le reste en dépendra. Être assise aux pieds de Jésus et boire ses paroles. Tout le reste nous sera potentiellement enlevé. Cette maison vieillira, mes enfants suivront leur propre chemin, ma carrière terminera par des alloc’ retraite. Une seule chose ne sera jamais enlevée : ma relation avec Jésus. C’est la seule chose indispensable. Et je sais qu’à ses pieds, Il me donne tout ce qu’il faut pour toutes les autres sphères de ma vie.  

Pratique

Maman dépassée mais heureuse, Priscille Prétot, éditions Solar, mars 2024, 17,90 euros.

Tags:
Maternité
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