Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Ancienne cité romaine devenue important lieu de pèlerinage sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, Saint-Bertrand-de-Comminges, en Haute-Garonne, est aujourd’hui considéré comme comptant parmi les plus beaux villages de France. Tous les visiteurs pénétrant la cathédrale sont surpris par la présence inattendue d’un imposant crocodile fixé au mur. Mais que fait-il ici ?
La légende raconte qu’au tournant des XIe et XIIe siècle, un crocodile vivait dans la Garonne et dévorait les jeunes filles à marier. D’autres histoires prétendent qu’il prenait une voix de bébé pour attirer ses victimes naïves. Quelle que soit la ruse du saurien, Bertrand, évêque du lieu qui prendra plus tard son nom, parvient à terrasser le crocodile. Comment ? En pénétrant dans l’antre de l’animal, Bertrand le touche du bout de sa crosse épiscopale, ce qui le rend doux comme un agneau. La bête, terrifiante l’instant d’avant, se laisse alors conduire jusqu’au parvis de la cathédrale où elle tombe raide morte. Depuis lors, elle est accrochée sur les murs de la cathédrale après avoir été empaillée. Bertrand apparaît donc en tueur de monstre, comme le sont certains saints, dits sauroctones, vainqueurs de dragons, de serpents ou de tarasque, à l’instar de saint Georges, sainte Marthe et bon nombre d’autres. L’horrible bête, quelle qu’elle soit, terrorisant les populations et vaincue par la force et la foi d’un saint, est symbole de la victoire du Christ sur les croyances païennes.
Un ex-voto venu de terre lointaines
Plus vraisemblablement, ce crocodile aurait été offert à la cathédrale par un pèlerin, revenu sain et sauf de Jérusalem. Car il est certain qu’on n’a jamais vu de crocodile dans la Garonne. L’animal féroce serait alors un ex-voto, en remerciement de la réussite de son parcours. Pendant longtemps, les pèlerinages ont en effet été dangereux, au point que les pèlerins rédigeaient leur testament avant de partir. Parmi les autres légendes qui circulent sur le compte de ce crocodile, les croisades sont aussi évoquées. Un chevalier revenu vivant de Terre sainte aurait offert à la cathédrale ce souvenir d’Égypte.
Il n’est pas inhabituel de trouver des objets exotiques dans les églises, comme des os de baleines, des dents de narval (supposées être de licorne…), souvent ex-voto, offerts au retour de voyages lointains et périlleux. La cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges n’est pas la seule à conserver un crocodile dans ses murs. On en trouve un autre dans la collégiale Saint-Maurice d’Oiron (Deux-Sèvres), pourtant bien éloignée des contreforts des Pyrénées. Le contenu des églises est parfois bien surprenant…