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Impossible de ne pas revenir sur la finale de la Coupe d’Europe de rugby remportée le 25 mai par le Stade toulousain contre l’équipe irlandaise du Leinster. Un scénario digne d’une série sur Netflix, avec un score de parité à la fin du temps réglementaire, et Toulouse qui gagne à la fin de la prolongation (ce qui est un phénomène très rare en rugby), 31 à 22 dans le stade de football londonien du club de Tottenham. Pendant 80 minutes, les Toulousains ont globalement subi le jeu des Irlandais avec plusieurs situations défensives très périlleuses dont ils se sont sortis avec un immense courage. La possession du ballon à 60% en faveur du Leinster illustre cette infériorité, marquée également par une mêlée souvent défaillante et pénalisée à plusieurs reprises.
Dans l’obscur combat
Alors que tout le monde s’extasie sur le jeu d’attaque de Toulouse, fait de passes lumineuses et de mouvements incessants, c’est plutôt dans l’obscur combat que ce sont illustrés les joueurs champions de France en titre. Tout le monde connaît bien sûr le formidable Antoine Dupont, capitaine de l’équipe, habitué à dynamiter les défenses par des coups de patte et des fulgurances de génie. À Londres, ce fut dans un autre genre de beauté qu’il s’illustra, avec une défense intraitable, et des placages et grattages décisifs pendant plus de 100 minutes de jeu, notamment celui en fin de deuxième période ou les charges irlandaises devenaient très percutantes. Crédité de la note de 9/10 dans le journal L’Équipe, “Toto” a été le grand homme de cette confrontation, avec le troisième ligne anglais Jack Willis auteur de 29 placages, une statistique ébouriffante qui illustre l’âpreté du combat.
Cette flamboyante empoignade a mis en exergue toute la beauté de ce sport, mais aussi l’incroyable respect des joueurs pour l’arbitre.
Dans un scénario comme seul le sport peut en créer, les rouges et noirs vécurent un moment de doute avec le carton rouge du deuxième ligne Richie Arnold qui dut abandonner ses coéquipiers au beau milieu de la prolongation. Mais il est écrit que cette équipe est dotée d’une soif de gagner sans limite, d’une solidarité exemplaire, et d’un nombre exceptionnel de joueurs de très haut niveau y compris pour les remplaçants avec par exemple la rentrée à la soixantième minute de l’arrière du XV de France Thomas Ramos, grand artisan de la victoire finale par sa précision et son sang-froid d’artilleur.
Flamboyante empoignade et fraternité
Sixième titre européen pour le grand Toulouse devant son plus sérieux rival le Leinster avec quatre titres, ce qui démontre la domination de cette équipe depuis la première édition de cette compétition en 1996, déjà remportée à l’époque par les haut-garonnais. En parallèle, le club est actuellement leader du Top 14, le championnat français de rugby, et se présente en favori pour remporter un onzième titre, rien de moins que cela ! Même pour les personnes éloignées du rugby qui parfois ne saisissent pas toute la complexité des règles de ce jeu, on peut dire que cette flamboyante empoignade a mis en exergue toute la beauté de ce sport, mais aussi l’incroyable respect des joueurs pour l’arbitre, mais également des joueurs les uns envers les autres. Quand on rapporte cela à l’intensité du combat, on reste assez émerveillé de voir cet esprit d’équipe, ce fairplay, cette fraternité, cette magnifique ambiance dans le stade et cette joyeuseté communicative, et on se dit que le sport a encore beaucoup de choses positives à transmettre aux hommes.