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Alors que la réouverture de Notre-Dame de Parisse rapproche, c’est un autre chantier qui se fait jour autour de la cathédrale : celui d’un musée promis par Emmanuel Macron, le 8 décembre 2023, au sein de l’Hôtel-Dieu. Ce musée doit être “un musée d’histoire, un musée d’art, un musée qui va aussi décrire le chantier permanent de Notre-Dame de Paris”, avait ainsi déclaré le président de la République. Bâtiment emblématique de Paris, situé au pied de la cathédrale, l’Hôtel-Dieu est la propriété de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).”On a cherché d’autres lieux mais seul l’Hôtel-Dieu avait la capacité et la vocation d’accueillir un tel musée, du fait de l’articulation historique entre la cathédrale et son hôpital”, a ainsi expliqué Charles Personnaz, directeur de l’Institut du patrimoine, lors de son audition à l’Assemblée nationale mardi 28 mai dont le contenu est rapporté par La Croix.
Ce dernier a proposé dans son rapport sur la préfiguration du musée de Notre-Dame (février 2024) une superficie de 7.000 à 9.000 m2 pour installer l’exposition. L’implantation précise au sein de l’Hôtel-Dieu pourrait être connue avant l’été, détaille encore le média : l’entrée du musée se trouverait ainsi au plus proche du parvis de la cathédrale, afin de la rendre visible des visiteurs de Notre-Dame. Si celle-ci ouvrira de nouveau ses portes dès le 8 décembre 2024, le musée ne serait pas prêt avant cinq ans.
Anciens vitraux, coq en cuivre… Ce que contiendra le musée
Mais que contiendra ce mystérieux musée ? Une grande galerie chronologique tout d’abord, a expliqué Charles Personnaz, qui comprendrait trois axes. Le premier porterait sur l’histoire “religieuse, politique et sociale” du monument. Le deuxième se concentrerait sur l’ensemble des créations artistiques liées à la cathédrale : sculptures du jubé exhumées pendant les fouilles consécutives à l’incendie, tableaux des Mays de Notre-Dame actuellement conservés au Louvre, coq tombé lors de l’incendie, anciens vitraux, mais aussi des éléments du travail de l’architecte Viollet-le-Duc… Enfin, le troisième axe rendrait hommage aux différents chantiers de Notre-Dame, depuis sa reconstruction en 1160 jusqu’à son chantier actuel post-incendie. L’objectif : mettre en lumière les métiers “de manière très charnelle”, à partir de maquettes ou de modélisations numériques du monument. Le musée sera potentiellement financé par de nouveaux mécènes qui soutiendraient ainsi l’État. Il pourrait ensuite “équilibrer son budget de fonctionnement avec un panier moyen par visiteur de 7 €”. Le nombre de visiteurs attendu est quant à lui estimé à 700.000 par an.
L‘Hôtel-Dieu est un lieu hautement symbolique pour accueillir les trésors de la cathédrale : fondé d’abord par saint Landry en 651, il tient son nom des lieux d’hébergement créés par les moines au sein des monastères, les “Hôtels-Dieu”. Ceux-ci devinrent les “Maisons de Dieu” installées le long des routes de pèlerinage, près des cathédrales et des évêchés, pour accueillir les voyageurs, les pauvres, les vieillards et les malades. C’est Maurice de Sully, initiateur de la construction de Notre-Dame de Paris, qui entreprit celle de l’Hôtel-Dieu actuel sur le parvis de la cathédrale. Jusqu’à la Renaissance, il demeura le seul hôpital de Paris. Parce qu’il était avant tout une œuvre de charité, il acceptait tous les malades qui s’y présentaient, jusqu’à poser parfois de véritables problèmes d’hygiène. Si cette vocation spirituelle a aujourd’hui disparu, son histoire reste intrinsèquement liée à celle de Notre-Dame.