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17 août 1944 : plus de deux mois après le Débarquement allié sur les côtes normandes, la commune de Falaise est libérée de l’occupation allemande. Cette petite ville fortifiée située dans les terres, à quelques kilomètres au sud de Caen, vit les dernières heures de son calvaire lorsque deux bombardiers ennemis survolent une dernière fois ses remparts impuissants.
Pour échapper au pire, environ 300 Falaisiens se ruent vers les portes de l’église de la Trinité dont l’enceinte devient le refuge de la dernière chance. Cette vieille dame gothique à l’allure imposante trône au milieu de la cité médiévale depuis l’an 800, date à laquelle ont été posées ses premières fondations. Elle a résisté à toutes les guerres, et bien qu’endommagée par la guerre de Cent ans et les guerres de religions, elle fut aussitôt reconstruite. Elle n’échappe pas aux tirs et aux bombes lâchées lors de l’opération de la Poche de Falaise, dernière opération menée lors de la longue bataille de Normandie, du 12 au 21 août 1944. “Le but était l’encerclement des troupes allemandes, puisque Falaise abritait un important Kommandatur (poste de commandement militaire allemand en pays étranger, ndlr)”, explique à Aleteia Jérémy Bischoff, guide à l’office de tourisme de Falaise. “Lorsque l’église a été ciblée par les bombes, nous avons la certitude qu’il s’agissait bien de deux avions allemands. Le déluge de feu qui s’abat sur l’église était tel que l’orgue a fondu, le clocher et la voûte du chœur se sont effondrés”, raconte-t-il.
Une vie au milieu des bombes
Mais sous la voûte de la nef, les 300 civils sont miraculeusement épargnés : pas un seul ne rencontre la mort. Premier miracle. Et puisque la vie semble toujours triompher, et que la Providence aime à le prouver dans les circonstances parfois les plus désastreuses, un second miracle va illuminer cette énième journée infernale : une habitante de Falaise, alors enceinte, donne naissance à un petit garçon au milieu de l’église. “Nous ne savons pas exactement qui est cette femme, mais une chose est sûre, c’est bien une habitante de la commune”, affirme Jérémy Bischoff. “Cette église a gardé, pour les Falaisiens, une identité très protectrice. Falaise a perdu 350 vies sous l’Occupation allemande, et 80% de la ville a été détruite par les combats.” L’église de la Trinité restera quant à elle privée de ses vitraux, remplacés par du plexiglas. Ici et là, le passant qui s’attarde un peu apercevra les traces d’impacts sur la pierre de nouveau froide, vestiges d’un passé qui n’est, finalement, pas si lointain.