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L’Église catholique croit depuis le temps des Apôtres que Jésus est réellement et substantiellement présent dans l’Eucharistie consacrée lors de la messe. Cependant, la pratique de l’adoration eucharistique, par laquelle les personnes regardent une hostie consacrée et prient devant elle, ne s’est développée que plus tard.
Pendant longtemps, l’usage voulait que la plupart des hosties consacrées à la messe soient consommées immédiatement ou distribuées aux malades et aux personnes isolées. Les tabernacles étaient rares et généralement situés à l’écart de l’église principale, sans être des lieux de dévotion personnelle. La pratique a évolué aux Xe et XIe siècles, après qu’un archidiacre français, Béranger de Tours, a publiquement nié la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, en réduisant celle-ci à un simple signe. Le pape Grégoire VII lui-même est intervenu pour répondre à cette hérésie, entraînant ainsi une sorte de “renouveau eucharistique” en France.
John Hardon (1914-2000), prêtre américain et théologien, décrit les suites de cet événement dans son livre The History of Eucharistic Adoration (non traduit en français) :
Avec cette profession de foi, les églises d’Europe ont entamé ce qu’il convient d’appeler une renaissance eucharistique. Les processions du Saint-Sacrement furent instituées, les actes d’adoration réglementés […] les cellules des religieuses pourvues de fenêtres donnant sur l’église pour leur permettre de voir et d’adorer devant le tabernacle.
Élévation de l’hostie à la messe
À peu près à la même époque, une autre nouveauté a été introduite dans la liturgie : l’élévation de l’hostie à la messe, après les paroles de consécration. On attribue d’ailleurs l’origine de cette pratique à Notre-Dame de Paris.
Pendant une grande partie de l’histoire de l’Église, le prêtre célébrait face à l’autel, dos au peuple, de telle sorte que pendant la récitation de la prière eucharistique, l’assemblée ne pouvait voir l’hostie et le calice. La pratique a perduré jusqu’au XIIIe siècle, période où de nombreux saints ont cherché des moyens d’approfondir la foi des fidèles en l’Eucharistie. Ainsi, on a attribué de grands bienfaits spirituels au fait de pouvoir contempler directement le Corps du Seigneur. Toutefois, se sont en parallèle développées des idées erronées, selon lesquelles les adorateurs recevaient en conséquence de privilèges spéciaux.
La fête du Corpus Christi, ou fête du Saint-Sacrement, a été instituée peu de temps après, renforçant la dévotion à Jésus Eucharistie dans l’adoration. Quant à la pratique de l’adoration, elle s’est poursuivie depuis lors dans le rite romain de l’Église catholique.