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« Mon mari me reproche de le rabrouer en public. Or j’estime que je ne peux le laisser dire des choses inexactes ou blessantes pour ses interlocuteurs, confie Louise, désemparée. Nous avons essayé d’en parler, mais chacun campe sur ses positions. Nous avons l’impression d’être dans un dialogue de sourds. » Ne vous est-il jamais arrivé de vivre une telle situation et de rester, vous aussi, dans une perplexité blessée ?
En effet, quelle est l’attitude juste quand on entend son conjoint dire des paroles qui vous choquent par leur maladresse, leur inexactitude, leur violence, ou parce que vous craignez la gêne de l’interlocuteur ? Louise a choisi de réagir sur le champ en privilégiant de ménager la tierce personne, quitte à essuyer les foudres conjugales. Ce qui ne manque jamais d’arriver, car la personne « remise à sa place » est atteinte dans son amour propre. Mais est-ce la bonne attitude à adopter ?
Une écoute attentive des ressentis de chacun
Vérité contre charité ? Et charité pour qui ? Ici, celui à qui le conjoint s’adresse. Cette attitude révèle souvent une finesse de l’analyse de l’instant, le souci de ne pas blesser autrui. Et aussi la gêne, la honte de voir le conjoint dans un comportement que l’on n’admire pas. Mais n’aurait-il pas droit, lui aussi, à notre délicatesse ? Comment faire alors pour tenir ensemble la justesse du propos et la bienveillance dans la relation ? Dans ce cas précis, il est nécessaire d’en reparler ensemble, à tête reposée, après avoir reconnu, de part et d’autre, le côté excessif des paroles échangées et s’être demandé pardon pour les blessures infligées.
“Pourquoi ne pas se faire toutes les remarques une fois rentré chez soi ?”
Le mari de Louise se rend-il compte de la portée de certains de ses propos ? Pense-t-il que, parfois, il peut être maladroit, voire faire mal ? Essaie-t-il de comprendre la position de son épouse, la honte qu’elle ressent parfois ? Et Louise se rend-elle compte que ses interventions pour « défendre l’attaqué » sont ressenties comme irrespectueuses par son mari ? Qu’il est lui-même « mort de honte » devant ce désaveu public ? Une écoute attentive des ressentis de chacun permet dans un deuxième temps de voir plus loin que son ego blessé.
Dans un troisième temps, de nouvelles façons de vivre en couple avec les autres doivent être redéfinies. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas laver son linge sale en public ? Pourquoi ne pas se faire toutes les remarques a posteriori, une fois rentré chez soi ? Chacun pourra apprendre à mieux voir les limites à ne pas dépasser en société. Avec le désir, en ligne de mire, de respecter le commandement de Jésus « Aimez-vous les uns les autres ».
Marie-Noël Florant