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Les martyrs sont le signe éclatant de la force de l’Esprit saint. Ils n’étaient pas des surhommes, dotés de capacités humaines extraordinaires, d’une résistance à la souffrance hors du commun. S’ils ont pu soutenir jusqu’au bout l’épreuve du martyre avec une sérénité inébranlable, c’est parce qu’ils s’en sont remis à l’Esprit de Dieu qui les a remplis de sa force. Ils ont offert à Dieu leur faiblesse : à travers cette faiblesse l’Esprit saint a manifesté sa Toute-Puissance. N’hésitons pas à faire découvrir aux enfants le courage et la force de ces saints, surtout s’ils sont les saints patrons de l’un ou l’autre des enfants.
Comment présenter ces saints aux enfants ?
Il ne faut pas s’étendre exagérément sur les détails horribles des supplices infligés aux chrétiens. Cela peut traumatiser certains enfants en raison de leur jeune âge ou de leur grande sensibilité ; en outre, là n’est pas l’essentiel. Beaucoup de martyrs ne sont connus qu’en raison des circonstances de leur mort. Il n’y a pas lieu de leur inventer une vie dont on ignore tout. Par contre, on peut décrire le contexte historique, géographique et social correspondant.
Il convient également d’insister sur le rôle du Saint-Esprit, bien montrer que c’est en Dieu que les martyrs trouvent leur force. Le Saint-Esprit leur donne une foi invincible. Quand ils sont interrogés par des juges, Il leur inspire des réponses d’une justesse et d’une fermeté étonnantes (on peut rappeler l’exemple du procès de Jeanne d’Arc, par exemple). Le Saint-Esprit leur donne la force, non seulement d’endurer mille coups, tortures, injures et humiliations, mais encore de le faire dans la joie et la paix, comme le rapportent de nombreux récits. Il faut expliquer aux enfants que cette joie n’est pas indifférence à la souffrance, mais confiance absolue en Dieu.
Les martyrs, des exemples pour tous les chrétiens
Pourquoi parler des martyrs aux enfants ? Les martyrs sont pour nous des exemples et des encouragements. Nous ne serons peut-être pas appelés à offrir notre vie d’un seul coup, à endurer comme eux tortures physiques et exécution. (Cela dit, nous n’en savons rien). Mais de toute façon, il nous est demandé à tous, y compris aux jeunes enfants, de donner notre vie au jour le jour, à chaque instant. C’est moins spectaculaire, mais ce n’est pas forcément plus facile. Que nous apprennent donc les martyrs pour nous aider à offrir notre vie au Seigneur ?
Il ne sert à rien de s’inquiéter à l’avance de ce qui pourrait nous arriver. Quoi qu’il arrive, l’Esprit saint nous donnera la force et la paix nécessaires pour tout surmonter. Dieu qui fait les croix fait aussi les épaules et nul n’est plus expert en proportions. Si la petite sainte Blandine de Lyon avait su par avance son supplice, elle se serait sans doute crue incapable de le supporter. Mais en temps voulu, Dieu lui a donné tout ce dont elle avait besoin.
“Les martyrs sont pour nous des exemples et des encouragements.”
Dieu est tout-puissant, Il ne demande qu’à nous donner sa force. Encore faut-il que nous nous laissions faire, que nous nous rendions disponibles à l’Esprit saint et, pour cela, que nous reconnaissions d’abord notre faiblesse. Aidons les enfants à traduire cette attitude dans le concret de leur vie. Ce n’est pas à la force du poignet, par sa seule volonté, que Jean peut devenir plus courageux pour travailler, Amélie plus sage à l’école, Victor moins désobéissant… et maman plus patiente. C’est en faisant des efforts, certes, mais avec l’aide de Dieu, en se reconnaissant pécheur, en se sachant faible, en acceptant de reconnaître ses erreurs et ses chutes, en gardant toujours confiance en Dieu.
Ne pas être des chrétiens « honteux »
Il est important d’expliquer aux enfants que les martyrs nous apprennent aussi à avoir le courage de notre foi sans peur du ridicule voire des injures et des coups. Il peut être très difficile pour un enfant, et sans doute plus encore pour un adolescent, d’oser se dire chrétien et de se comporter comme tel dans un environnement hostile. Du fait de ces difficultés, l’enfant ou le jeune peut se renfermer, se raidir, se défendre en se montrant intransigeant, en jugeant les autres. À nous, parents et éducateurs, de leur apprendre à être fiers de leur foi – ne soyons pas des chrétiens « honteux » par souci de tolérance – mais dans la paix et la charité. C’est pourquoi il est important que les enfants puissent en parler avec leurs parents, dans la charité et… l’humour.
Apprenons-leur qu’on ne peut pas être un héros dans le domaine de la foi et un zéro dans le domaine de la charité. On ne peut dissocier les deux. Témoigner de sa foi, ce n’est pas seulement ni d’abord affirmer des convictions, c’est aussi et surtout se comporter en chrétien, c’est-à-dire en disciples de Celui qui nous a donné comme premier commandement la charité. L’Esprit qui rend fort donne aussi la douceur.
Christine Ponsard