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L’empathie est cette attitude de compréhension de ce que l’autre vit. C’est un cœur qui se réjouit du bien que vit l’autre, qui s’attriste avec celui qui pleure. Cette attitude de cœur est à l’inverse de ce que beaucoup de jeunes éprouvent : la défiance, l’indifférence, la jalousie. L’empathie est salvatrice et permet de reconnaître l’autre non pas comme un prédateur mais comme celui qui m’est donné pour prochain. Ce frère de qui tour à tour je me ferai proche et qui se fera proche. Le parent, tel un chef d’orchestre, va permettre à chacun de jouer sa partition, mais surtout au morceau tout entier d’être harmonieux.
Grandir en humanité
C’est aux parents de verbaliser en reconnaissant avec admiration, et non pas flatterie, les qualités multiples et variées de chacun. À eux aussi de savoir dire avec délicatesse les faiblesses, non pas pour s’appesantir, mais pour que chaque membre se sente en charge et donc responsable de la croissance de tous. “Je peux quelque chose pour toi comme tu peux quelque chose pour moi.”
L’harmonie sera vécue dans une famille quand le plus compétent se mettra au service de celui qui ne comprend pas.
Nous ne sommes plus indifférents, mis là par hasard, mais bien choisis par Dieu pour grandir ensemble en vérité. C’est aux parents d’éduquer le regard sur l’autre, de permettre à chacun d’être ce qu’il est, avec ses qualités et ses fragilités, et son handicap. L’harmonie sera vécue dans une famille quand le plus compétent se mettra au service de celui qui ne comprend pas. Cela demande d’avoir pris le temps de se tourner vers l’autre, de lui avoir posé des questions, de vivre ensemble et non pas à côté.
Aux parents encore revient de faire réaliser que la faiblesse manifestée chez l’un permet aux autres de grandir en humanité. C’est la dépendance et la simplicité du petit qui fait grandir le cœur des aînés, c’est la maladie grave de l’un qui ouvre le cœur de l’autre à la souffrance et développe l’attention. Sans cette expérience au sein de la famille, toute personne peut être saisie par ce désir de toute-puissance qui la pousse à molester l’autre, même une personne handicapée. Efforçons-nous de devenir “solidaires des plus fragiles !”
Inès de Franclieu