Depuis le 16 juin, la grogne sociale s'est répandue dans tout le Brésil et les manifestations s’enchainent les unes derrière les autres, après les manifestations historiques du jeudi 20 juin, qui ont fait descendre 1,2 million de personnes dans les rues des grandes villes.
Le mouvement avait commencé à Sao Paulo, pour exiger la suspension d'une hausse des tickets d'autobus, aujourd’hui les revendications sont multiples et c’est tout le pays qui est sous tension, au son de slogans anti-élites politiques de citoyens qui se sentent floués par les différentes pouvoirs influant dans leur pays, souligne Le Nouvel Observateur.
Le mouvement a néanmoins perdu un peu de son intensité et les manifestations organisées dans de plus petites villes ces derniers jours ont été, de façon générale, plus pacifiques.
La situation dans le pays est observée avec une particulière attention par l’épiscopat brésilien :
C’est ainsi que le Cardinal Raymundo Damasceno Assis, responsable de la Commission de l’Épiscopat du Brésil, a rencontré la présidente du pays, Dilma Rousseff.
Pour sa part, le conseil de l’épiscopat brésilien a adressé une note aux citoyens intitulée : « Entendre la lamentation qui monte des rues ». Dans cette note, publiée le 21 juin, comme dans d’autres occasions, les évêques ont exprimé leur solidarité et leur soutien à un phénomène « qui implique le peuple brésilien et réveille notre conscience… ». Il requiert attention et compréhension « afin d’identifier ses valeurs et ses limites, toujours dans le but de construire la société juste et fraternelle que nous désirons ».
Dans cette note au peuple brésilien, le message des évêques confirme la position de l’Eglise sur le refus de la violence : « rien ne justifie la violence, la destruction du patrimoine public et privé, le manque de respect et l’agression contre les personnes et les institutions …», mais aussi le recours à « la violence contre les jeunes ». Les évêques demandent que les protestations se fassent « dans la paix, le respect de l’ordre public et de la sécurité ».
« Nous évêques… déclarons notre solidarité et notre soutien aux manifestations, qui ont amené dans les rues des gens de tous âges, en particulier des jeunes, lorsqu’elles sont pacifiques.
Pour les évêques, il s’agit de « mobilisations justes .,. nées spontanément, et qui attestent qu’il n’est plus possible de vivre dans un pays avec autant d’inégalité…Elles crient contre la corruption, l’impunité et le manque de transparence dans la gestion publique. Elles dénoncent la violence contre la jeunesse… »
Et, soulignent les évêques dans cette note, les manifestations organisées ces jours-ci « font renaître l’espérance de tous, lorsqu’on entend le cri: le Géant s’est réveillé ». Ce réveil signifie que « les Brésiliens ne dorment pas dans un confortable couffin »
Le message de la Conférence épiscopale s’adresse à tous parce que la solution des problèmes du peuple brésilien n’est possible qu’avec la participation de tous : « …que ces manifestations renforcent la participation de tous au destin de notre pays et augurent des temps nouveaux pour tous».
« Que la clameur du peuple soit entendue ! » concluent les évêques.
Jaime Septien
(Traduction Elisabeth de Lavigne)