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« Ces populations [Roms] ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation» avec les populations locales » ; « C'est illusoire de penser qu'on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion ». Après les propos musclés qu’a tenus Manuel Valls le 24 septembre (Le Parisien) et la polémique qui s’en finit pas de rebondir, des catholiques appellent à ne pas stigmatiser une population mais à creuser le problème en profondeur.
Le Secrétaire Général du Secours Catholique, Bernard Thibaud, a vivement réagi aux propos du ministre de l’Intérieur : « Reconnaître les difficultés et les tensions qui existent dans un certain nombre de communes du fait des conditions de vie très précaires des familles Roms est une chose, mais désigner – comme le fait M. Valls – une population entière, sur la seule base de son appartenance ethnique, sur des considérations générales stigmatisantes, comme "non intégrable", indésirable et donc devant être expulsée du territoire, place le débat à un tout autre niveau : la vision qu’il exprime à travers ses propos est contraire à toutes les valeurs que l’on défend ». (Secours Catholique)
S’appuyant sur un guide déjà publié par le collectif Romeurope, le Secours Catholique démonte en quelques paragraphes les contre-vérités les plus courantes telles que « Les Roms sont des gens du voyage », « Les Roms ne veulent pas travailler » ou encore « Les Roms profitent des prestations sociales ». Où l’on apprend par exemple que « les Roms sont au contraire un peuple sédentaire à l’origine », qu’ils n’ont accès en France « qu’à 291 métiers dits “en tension”, après la délivrance d’un permis de travail et le versement d’une taxe à l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) par l’employeur » et que leur nombre est estimé à 15 000 ou 20 000 en France. Si elles ne livrent aucune recette politique miracle, ces lignes seront utiles à qui veut se saisir de la question au-delà des lieux communs.
Car « on ne s’informera jamais assez », affirme Gérard Leclerc dans sa chronique lue pour Radio-Notre-Dame et publiée sur le site de France Catholique. Tout en se montrant conscient des limites de la position « de juste milieu », l’éditorialiste invoque Jacques Maritain, pour qui, explique-t-il, « un jugement prudentiel dans une matière ardue gagnait à échapper aux passions et aux solutions médiocres ». S’il en appelle au devoir de s’informer, c’est qu’à ses yeux le « problème rom » mérite plus que des invectives lancées au gré des tribunes médiatiques : « en tout état de cause, il ne s’agit pas de stigmatiser, il s’agit de saisir le problème rom à la racine ».