05/03/2014
Et pourtant, Roueida Khoury, membre très actif de l’Association « Les Chrétiens de Syrie », reste optimiste, si l'on en croit l'interview donnée à la Voix de la Russie, où elle présente une vision pleine d’espoir et de confiance.
« Oui, les chrétiens de Syrie ont un avenir ! », affirme-t-elle. Car ce sont avant tout des citoyens ancrés profondément dans la culture de leur pays. Malgré un acharnement tragique, les chrétiens de la région ont su persévérer et rester dans leur berceau natal. Les chrétiens ont en fait souffert dès le début, bien avant la crise. Mais pour autant, « que ce soit à Homs, que ce soit à Alep, que ce soit dans le sud de la Syrie, dans les petits villages où il y a encore des chrétiens, que ce soit à Rakka, à Yabroud où ils payent un impôt de 800 mille LS tous les 15 jours depuis voilà deux ans et demi pour continuer à vivre leur foi », les chrétiens prônent encore leur foi. D’ailleurs, dans ces terribles épreuves, les exemples de solidarité entre chrétiens et musulmans se sont multipliés.
Malgré le fait que les sites ciblés soient tous des sites historiques où le christianisme a fait ses premiers pas avant de s’étendre à l’échelle du monde et qu’« il s’agit ainsi de symboles cruciaux nous ramenant à la réalité de notre identité, au sens de notre existence », les Chrétiens du Moyen Orient apparaissent déterminés, forts de leur foi, soutenus par leur immense héritage culturel et historique ancré dans les racines de leur terre. « Les Chrétiens ont souffert parce qu’ils ne renonçaient pas au Christ ».
Cependant, au-delà de ce regard d’espérance, Roueida Khoury dénonce le manque de transparence, de clarté et de prise d’initiatives des gouvernements. « Il a fallu qu’une résolution soit prise en Europe sur Maaloula pour faire agir superficiellement les politiques. La France est quant à elle restée quasi-silencieuse. Elle en a parlé très approximativement, du bout des lèvres », s’étonne-t-elle.
Mais les actions selon elle trop discrètes du Vatican restent la principale surprise de Roueida Khoury. Car malgré la demande du Pape pour une prière internationale pour la Paix en Syrie le 7 septembre dernier, elle affirme : « Normalement, les Eglises sont porteuses d’un message de paix. Or, en pratique, je ne vois pas ce message se propager. Ni en France, ni à l’échelle européenne, ni au Vatican même. Nulle part, et c'est ce qui me révolte ».