« Une Eglise pauvre pour les pauvres ». Un an de Pontificat a suffit au pape François à donner un nouveau visage à l’Eglise. C’est un pape dynamique au sourire contagieux que les fidèles du monde entier ont appris à découvrir au cours de cette année. Sa proximité, lorsqu’il souhaite à son audience un « bon appétit » le dimanche midi, sa sensibilité, qui fait de lui un homme qui se veut normal et proche de ses fidèles, et sa forte présence auprès des jeunes de tout horizons (son compte Twitter dénombre aujourd’hui 12 millions d’abonnés!), ont fait de lui une super star malgré lui.
Christophe Dickès, auteur du Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège (Robert Laffont, coll. Bouquins, 2013) revient lors d’une interview donnée au journal Le Point sur ce Pape aux allures révolutionnaires. Un Pape aux multiples surprises ? Pas tant que ça, nous explique t-il. Car si le nouveau pape a su conquérir les cœurs et les âmes du monde entier, grâce à sa simplicité, c’est également parce qu’il gouverne l’Eglise d’une main de fer. Et ce, dans la continuité parfaite de son prédécesseur Benoit XVI.
« Je préfère volontiers le terme ‘réforme ‘ que ‘révolution François’ » précise Christophe Dickès. Car le Pape François a en effet une profonde estime pour Benoit XVI et souhaite avant tout continuer les actions que son prédécesseur avait entamées : « Le pontificat du pape François est en quelque sorte la revanche de Benoît XVI».
Le pape François s’engage ainsi non pas dans une démarche de renouveau, mais de revitalisation de l’Eglise. En s’appuyant sur les actions de Benoit XVI, il approfondit, précise et perfectionne ses efforts avec une « puissance au travail absolument impressionnante ».
Christophe Dickès souligne cependant les nombreuses prises d’initiatives et la rigueur du pape François. « Il agit en chef de projet ». En poursuivant les efforts amorcés par son prédécesseur, et en s’appuyant notamment sur l’Autorité d’information financière crée en 2010, le pape François a considérablement renforcé les pouvoirs de cette dernière. Il agit ainsi en totale cohérence avec les ambitions de Benoit XVI puisque « l'un et l'autre sont tout simplement sur la même longueur d'onde concernant les réformes de la curie. »
Il a également ordonné la création d’une commission spéciale chargée de veiller à la conformité des activités de l’IOR (Institut pour les œuvres de religion), plus connue sous le nom « banque du Vatican ». Ainsi, la transparence de l’Eglise apparait comme un enjeu incontournable du Pontificat du pape François.
Le pape François marquerait alors un véritable tournant dans la représentation pontificale. « Depuis son élection, il se passe vraiment quelque chose à Rome », avoue l’historien et journaliste français. Et c’est parce qu’il veut en finir avec les dysfonctionnements, les soupçons et l’extrême cloisonnement des dicastères que le pape a instauré une sorte de « G8 » grâce auquel huit cardinaux se retrouve tout les deux mois. Evidemment, parmi les décisions prises se trouve la réforme de la curie, avec l’évocation d’un possible « modérateur de la curie », une réduction des pouvoirs du secrétaire d’Etat et un renforcement du pouvoir pontifical qui, « pour le coup, est une véritable révolution, car la secrétairerie d'État qui chapeaute la curie voit son pouvoir réduit à sa plus simple expression », admet-il.
Cohérence, conviction et transparence apparaissent alors comme les mots clés expliquant la réussite de la première année du Pontificat du pape François. Alors qu’au Vatican, on parle d’un « Printemps romain », Christophe Dickès reste cependant prudent en assurant que même s’ « il est certain que le pape François donne l'image d'un pape beaucoup plus ouvert que ses prédécesseurs », ce dernier a tout de même rappelé qu’en tant que « "fils de l'Église", il ne pouvait changer les règles selon son bon plaisir. »
Vous pourrez relire ici l'interview de Marie Baret du Coudert, contributrice du Dictionnaire du Vatican.
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