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04/04/2014
Les jeunes « ont des inquiétudes, et je me sens en devoir de les servir, car l’inquiétude est comme un signe », a répondu le pape François aux cinq jeunes flamands qui lui demandaient pourquoi il avait accepté cet entretien avec eux.
La rencontre a été filmée. Elle devait durer une vingtaine de minutes, elle en a duré 45. Le pape François a rencontré ces cinq jeunes flamands de Belgique, le 31 mars dernier, dans le cadre d’un projet lancé dans la foulée des Journées mondiales de la jeunesse qui se sont tenues en 2013 à Rio de Janeiro.
« On s’est intéressés à l’homme derrière le pape », avaient indiqué les membres de la pastorale néerlandophone en expliquant leur projet (Le Vif). L’évêque de Gand,Mgr Luc Van Looy, n’en revient pas: « C’était une idée un peu folle », a-t-il reconnu, « mais le pape François a accepté d’y participer». Les jeunes pouvaient être cinq au total, avec parmi eux un non-croyant pour, a-t-il dit, « garder le dialogue ouvert ».
Les jeunes ont posé leurs questions au pape en anglais, et le pape leur a répondu en italien dans une grande spontanéité.
Evoquant cette inquiétude qu’il sent très fort chez les jeunes, le pape a garanti que celle-ci était pour lui « le plus précieux des services » auquel il souhaitait se consacrer. « N’ayez pas peurface aux défis de la vie et face à Dieu », » leur a-t-il dit plus tard. C‘était au moment où les jeunes lui demandaient s’il lui arrivait d’avoir peur de quelque chose. Il leur avait alors répondu en souriant: « Oui j’ai peur de moi-même! ». Mais le pape leur a expliqué qu’avoir peur est normal, que tout le monde a peur et qu’il ne faut pas s’en inquiéter. Par contre, a-t-il ajouté « il faut essayer de voir plus clair, analyser la situation car il y a de mauvaises peurs et de bonnes peurs. La mauvaise est celle qui te paralyse, t’empêche d’agir, il faut la jeter au loin ».
En 45 minutes, le pape François a eu le temps de les rassurer, de les encourager, mais aussi de les mettre en garde, en particulier contre cette nouvelle « culture du rebut » qui consiste à « rejeter l’homme du centre vers la périphérie » pour y mettre à sa place « le pouvoir et l’argent », n’hésitant pas à leur parler de « jeunes, d’enfants, chassés, rejetés » parce que « nous ne voulons pas d’enfants, que des petites famille », et de tant de personnes âgées qui meurent « euthanasiés dans l’ombreparce qu’on ne veut pas prendre soin d’eux ».
Le pape leur a parlé aussi des pauvres qui constituent « le cœur de l’Evangile » et auxquels ceux qui croient en Dieu et en Jésus-Christ doivent accorder une grande attention. « Je crois en Dieu et en Jésus-Christ, pour moi le cœur de l’Evangile est dans les pauvres », a-t-il déclaré, et à ceux qui le critiquent dans son attitude par rapport à cette question, le taxant de « pape communiste », il a répondu à travers ces cinq jeunes : « Non, ce drapeau-là est celui de l’Évangile, le drapeau de la pauvreté sans idéologie, les pauvres sont au centre de l’Evangile de Jésus».
Mais le pape ne veut pas décourager ces cinq jeunes gens. Alors il leur a parlé de « tous ces jeunes politiques » de droite et de gauche qu’il a connus à Buenos Aires, et de la joie qu’il a éprouvé en percevant chez eux « une toute autremusique, un tout autre style de politique ».
L’entretien entre le pape et ces cinq jeunes est alors devenu automatiquement plus intime. A une autre question sur Dieu et l’avenir de l’humanité, le pape François leur a dit : « Où est Dieu et où est l’homme ? Toi homme du XXIème siècle où es-tu ? Et cela me fait penser : Dieu où est-il ? Quand l’homme se trouve lui-même, quand il cherche Dieu, il n’arrive peut-être pas à le trouver, mais il va sur un chemin d’honnêteté en cherchant la vérité, et sur un chemin de bonté et de beauté. La marche est longue et certaines personnes ne trouvent pas Dieu dans leur vie, mais elles sont tellement vraies et honnêtes avec elles-mêmes, et aiment tellement la beauté, que leur personnalité finit par être capable de rencontre avec Dieu, qui est toujours une grâce ».
Les jeunes ont demandé au pape s’il lui arrivait de faire des erreurs. Il a répondu, un grand sourire aux lèvres : « J’ai commis des erreurs et j’en commets toujours! On dit que l’homme est le seul animal à tomber deux fois au même endroit Les erreurs que j’ai faites dans ma vie ont été pour moi des Maitres de vie. Je ne dirais pas avoir appris de toutes mes erreurs : pour certaines, je suis têtu. Mais pour tant d’autres j’ai appris et cela m’a fait du bien ». Les jeunes lui ont demandé un exemple concret, il a répondu : « je le dirai… je l’ai écrit dans un livre, il est publique. J’ai été nommé supérieur très jeune, j’avais 36 ans, et j’ai commis beaucoup d’erreurs avec l’autoritarisme. Puis j’ai appris qu’il faut dialoguer, voir ce que pensent les autres. Mais je n’ai pas appris une fois pour toutes… je commets encore des erreurs».
Le jeune caméraman qui filmait l’entretien a demandé au pape s’il était heureux. Il lui a répondu sans hésiter : « Absolument, absolument heureux. J’ai une certaine paix intérieure, une grande paix. C’est un bonheur qui vient avec l’âge et par un chemin aussi… Dans ma vie, j’ai toujours eu et j’ai encore des problèmes, mais ces problèmes n’enlèvent rien à mon bonheur ».
Avec Vatican Insider pour les citations
La rencontre a été filmée. Elle devait durer une vingtaine de minutes, elle en a duré 45. Le pape François a rencontré ces cinq jeunes flamands de Belgique, le 31 mars dernier, dans le cadre d’un projet lancé dans la foulée des Journées mondiales de la jeunesse qui se sont tenues en 2013 à Rio de Janeiro.
« On s’est intéressés à l’homme derrière le pape », avaient indiqué les membres de la pastorale néerlandophone en expliquant leur projet (Le Vif). L’évêque de Gand,Mgr Luc Van Looy, n’en revient pas: « C’était une idée un peu folle », a-t-il reconnu, « mais le pape François a accepté d’y participer». Les jeunes pouvaient être cinq au total, avec parmi eux un non-croyant pour, a-t-il dit, « garder le dialogue ouvert ».
Les jeunes ont posé leurs questions au pape en anglais, et le pape leur a répondu en italien dans une grande spontanéité.
Evoquant cette inquiétude qu’il sent très fort chez les jeunes, le pape a garanti que celle-ci était pour lui « le plus précieux des services » auquel il souhaitait se consacrer. « N’ayez pas peurface aux défis de la vie et face à Dieu », » leur a-t-il dit plus tard. C‘était au moment où les jeunes lui demandaient s’il lui arrivait d’avoir peur de quelque chose. Il leur avait alors répondu en souriant: « Oui j’ai peur de moi-même! ». Mais le pape leur a expliqué qu’avoir peur est normal, que tout le monde a peur et qu’il ne faut pas s’en inquiéter. Par contre, a-t-il ajouté « il faut essayer de voir plus clair, analyser la situation car il y a de mauvaises peurs et de bonnes peurs. La mauvaise est celle qui te paralyse, t’empêche d’agir, il faut la jeter au loin ».
En 45 minutes, le pape François a eu le temps de les rassurer, de les encourager, mais aussi de les mettre en garde, en particulier contre cette nouvelle « culture du rebut » qui consiste à « rejeter l’homme du centre vers la périphérie » pour y mettre à sa place « le pouvoir et l’argent », n’hésitant pas à leur parler de « jeunes, d’enfants, chassés, rejetés » parce que « nous ne voulons pas d’enfants, que des petites famille », et de tant de personnes âgées qui meurent « euthanasiés dans l’ombreparce qu’on ne veut pas prendre soin d’eux ».
Le pape leur a parlé aussi des pauvres qui constituent « le cœur de l’Evangile » et auxquels ceux qui croient en Dieu et en Jésus-Christ doivent accorder une grande attention. « Je crois en Dieu et en Jésus-Christ, pour moi le cœur de l’Evangile est dans les pauvres », a-t-il déclaré, et à ceux qui le critiquent dans son attitude par rapport à cette question, le taxant de « pape communiste », il a répondu à travers ces cinq jeunes : « Non, ce drapeau-là est celui de l’Évangile, le drapeau de la pauvreté sans idéologie, les pauvres sont au centre de l’Evangile de Jésus».
Mais le pape ne veut pas décourager ces cinq jeunes gens. Alors il leur a parlé de « tous ces jeunes politiques » de droite et de gauche qu’il a connus à Buenos Aires, et de la joie qu’il a éprouvé en percevant chez eux « une toute autremusique, un tout autre style de politique ».
L’entretien entre le pape et ces cinq jeunes est alors devenu automatiquement plus intime. A une autre question sur Dieu et l’avenir de l’humanité, le pape François leur a dit : « Où est Dieu et où est l’homme ? Toi homme du XXIème siècle où es-tu ? Et cela me fait penser : Dieu où est-il ? Quand l’homme se trouve lui-même, quand il cherche Dieu, il n’arrive peut-être pas à le trouver, mais il va sur un chemin d’honnêteté en cherchant la vérité, et sur un chemin de bonté et de beauté. La marche est longue et certaines personnes ne trouvent pas Dieu dans leur vie, mais elles sont tellement vraies et honnêtes avec elles-mêmes, et aiment tellement la beauté, que leur personnalité finit par être capable de rencontre avec Dieu, qui est toujours une grâce ».
Les jeunes ont demandé au pape s’il lui arrivait de faire des erreurs. Il a répondu, un grand sourire aux lèvres : « J’ai commis des erreurs et j’en commets toujours! On dit que l’homme est le seul animal à tomber deux fois au même endroit Les erreurs que j’ai faites dans ma vie ont été pour moi des Maitres de vie. Je ne dirais pas avoir appris de toutes mes erreurs : pour certaines, je suis têtu. Mais pour tant d’autres j’ai appris et cela m’a fait du bien ». Les jeunes lui ont demandé un exemple concret, il a répondu : « je le dirai… je l’ai écrit dans un livre, il est publique. J’ai été nommé supérieur très jeune, j’avais 36 ans, et j’ai commis beaucoup d’erreurs avec l’autoritarisme. Puis j’ai appris qu’il faut dialoguer, voir ce que pensent les autres. Mais je n’ai pas appris une fois pour toutes… je commets encore des erreurs».
Le jeune caméraman qui filmait l’entretien a demandé au pape s’il était heureux. Il lui a répondu sans hésiter : « Absolument, absolument heureux. J’ai une certaine paix intérieure, une grande paix. C’est un bonheur qui vient avec l’âge et par un chemin aussi… Dans ma vie, j’ai toujours eu et j’ai encore des problèmes, mais ces problèmes n’enlèvent rien à mon bonheur ».
Avec Vatican Insider pour les citations