11/04/14
Aujourd’hui, je veux te parler. Tu ne me connais pas, tu ne sais sûrement pas qui je suis. Puis-je commencer par te dire que je suis un prêtre ? Mais attends … ne me juge pas d’après ma condition ; je ne te ferai pas de sermons, je ne te menacerai pas de l’enfer, ni te dirai que tu vis mal ta vie. Je veux juste te parler comme quelqu’un qui, un beau jour, a trouvé un trésor immense, qui a contribué à changer toute sa perspective sur qui il était.
Comme toi, je cherchais à m’amuser et être heureux. Je ne peux pas dire que le Seigneur m’a sorti d’un énorme cloaque, où ne parvenait aucun pouvoir humain. Je peux simplement dire que je vivais, luttais pour préserver le bonheur que je trouvais dans tout ce que je faisais et qui comblait provisoirement mon cœur.
Mais tout s’évanouissait à peine arrivé. Quand j’ai commencé à «philosopher», à m’interroger pour la première fois sur qui j’étais, je ne me suis pas contenté de mon nom. Il n’étanchait pas ma soif de quelque chose que je ne connaissais pas.
Est-ce que je priais ? Oui, j’avais appris à le faire et ne savais que ce que beaucoup font quand ils prient. Mais ce n’était pas assez. Mon cœur aspirait à quelque chose de plus profond. Cela t’est-il déjà arrivé ?
Quelque chose me disait que je ne pouvais pas me contenter de faire partie de ces êtres vivants qui "naissent, grandissent, se reproduisent et meurent." C’est là que j’ai décidé de prendre au sérieux ma vie intérieure. Je n’avais aucune idée de ce que c’était, mais quelque chose me disait qu’il existait ce que beaucoup appellent l’«âme» ; nous ne savons pas où elle est, mais comme m’a dit un jour une très belle femme, « tu sais qu’elle existe quand tu agis mal ».
Tu ne me connais pas. De moi, tu sais seulement ce que je t’ai dit : que je suis un prêtre… Cela peut me rendre méprisable à tes yeux, tu peux penser que je suis tout ce qu’on dit de nous, ou un frustré, quelqu’un qui fait du lavage de cerveau, un commerçant de la foi.
Je peux seulement te dire que je suis un être humain qui pleure comme tu as pleuré toi, qui a connu la solitude, une personne qui a des enfants (beaucoup d’enfants), des femmes (beaucoup de femmes) et des parents (à foison). Ils ont tenu une promesse qu’ils m’ont faite.
Tu sais quoi? Je vis amoureux d’un homme qui me séduit ; c’est curieux à entendre, car ça peut sembler ringard (pas étonnant, je suis un prêtre, vas-tu penser). Mais chaque fois que je me suis incliné devant cet homme, il m’a relevé faisant de moi un gagnant, un homme nouveau. Jamais il ne m’a condamné pour quoi que ce soit. Il a seulement su me murmurer, avec douceur, son amour immense, celui-là que j’ai découvert sur la croix. Et jamais, il n’a fermé ses bras ouverts pour faire de moi un esclave, mais m’a donné une liberté que lui seul a su me donner.
Tu es sûrement tombé amoureux, une ou deux fois, et sans doute es-tu pessimiste sur l’amour : « l’amour n’est que stupidité ridicule en quoi seuls les naïfs croient ». C’est parce que l’amour humain est imparfait ; c’est pourquoi il est constructible, perfectible et douloureusement patient.
Mais moi, je te propose un amour parfait, qui ne faillit jamais, qui sera là quand tu vas pleurer, quand tu vas souffrir, quand tu vas rire et triompher. Je crois que le moment est venu pour toi de donner une chance à Quelqu’un qui, sans doute, t’était indifférent, ou un parfait inconnu à tes yeux. Il la mérite. Tu as donné une chance à beaucoup, et tous t’ont déçu. Cela peut paraître une banalité, mais en voici un qui « ne t’abandonnera jamais ».
Regarde la croix, ses bras ouverts, ses yeux fermés en pensant à toi et à tout l’amour qu’il t’offre. Tu veux le vaincre ? Laisse-toi vaincre par lui. Il ne te demande pas de croire en lui, simplement de te laisser aimer. C’est là que tu découvriras cet autre qu’a rencontré un homme appelé
Paul de Tarse, et celui-ci a pu dire : « Je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ ». De quoi es-tu esclave ? ? Drogue, alcool, liens affectifs ? Aujourd’hui, tu peux être libre, car le Christ est mort pour cela, pour te rendre libre, pour qu’il n’y ait rien ni personne qui puisse faire de toi un esclave, jamais plus… JAMAIS, TU AS COMPRIS ?
Tu n’as rien à perdre en éprouvant son amour. Cela vaut la peine de faire un acte de confiance totale en quelqu’un qui t’as aimé ainsi gratuitement, jusqu’à donner sa vie.
Aujourd’hui, j’avoue que si Jésus est une illusion, c’est la plus belle de toutes, et je ne veux jamais me réveiller de ce beau rêve, qui est devenu mon espérance. Je ne veux pas, comme tant d’autres, penser que la vie est un lourd fardeau, mais comme il est merveilleux de vivre pour Lui et par Lui, comme il a vécu pour moi.
Tu n’y crois pas ? Dieu n’a aucun problème avec ceux qui ne croient pas, parce qu’ils ne sont pas responsables. Le problème, c’est quand tu fermes ton esprit à la vérité, à l’évolution, à grandir, quand tu crois que le cerveau n’est qu’un monolithe qui se borne à enregistrer d’innombrables concepts scolaires. Tu ne perds rien avec Jésus, il n’enlève rien et donne tout. C’est merveilleux de tomber amoureux de Lui.
Article traduit de l’édition italienne d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne