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Jean XXIII, le Pape qui aurait tant voulu être un simple prêtre

Juan XXIII recibe a los medallistas de la Olimpiada de Verano de 1960 – fr

© Nationaal Archief Fotocollectie Anefo

La rédaction d'Aleteia - publié le 24/04/14 - mis à jour le 11/10/22

Angelo Roncalli fut le premier Pape à visiter une prison. Il affirmait à l’époque « je suis aussi l’évêque de ces prisonniers ! »

Lorsque Pie XII le nomma cardinal, en janvier 1953, c’est le président français Vincent Auriol, chef du parti socialiste, qui lui imposa la barrette cardinalice dans le grand salon de l’Élysée. Ce même jour, lorsqu’il fut reçu par l’archevêque de Paris, Monseigneur Feltin, le cardinal Roncalli dit une des phrases qui resta dans les mémoires des personnes présentes « Dire que j’aurais tellement voulu être un simple prêtre et terminer mes jours dans ma terre natale ! » Peu de temps après, il fut nommé patriarche de Venise.

Patriarcat de Venise

Alors qu’il était patriarche de Venise, il apprit que le président Auriol, son ami depuis qu’il était lui-même nonce apostolique en France, serait de passage à Venise pendant quelques jours. Il décida alors de lui rendre visite là où il logeait. En sortant de l’ascenseur, le président reconnu son ami Angelo Roncalli dans le hall et lui tendit les bras avec affection.

J’aurais tellement voulu être un simple prêtre et terminer mes jours dans ma terre natale !

Le patriarche décida ensuite de lui faire visiter son lieu de résidence. Vincent Auriol retint fut la modestie de l’endroit. C’est là qu’avait également vécu Pie X, lorsque lui aussi était patriarche de Venise. À ce propos, Monseigneur Roncalli déclara « Lui aussi était issu d’un milieu modeste, comme moi ! Tous les deux, nous nous contentions de peu. »
Depuis Venise, le futur Pape fit des pèlerinages à Lourdes, Fatima et Saint-Jacques de Compostelle, sans oublier Sotto il Monte, où vivaient encore les membres de sa famille.

Il prit le nom de Jean XXIII

Dans la soirée du 28 octobre 1958, trois semaines après la mort de Pie XII, le cardinal Roncalli, sur le point de fêter ses 78 ans, fut élu Pape et pris le nom de Jean XXIII. Le nom de Jean avait été le plus emprunté chez les successeurs de Pierre. Pour la plupart de ceux-ci, majoritairement élus au même âge que lui, les pontificats avaient été brefs. C’est pourquoi le Pape Roncalli affirmait « Qui devient Pape à 78 ans n’a pas un long avenir. »

Et il ne s’était pas trompé. Son pontificat fut court : 4 ans et 7 mois. Mais, en si peu de temps, il réussit à conquérir le cœur du monde. Pour les gens, Jean XXIII était un véritable père. Grâce à sa gentillesse, sa sensibilité et surtout sa convocation du Concile Vatican II, il fut un pape décisif pour le futur de l’Église catholique et très influent pour les autres confessions chrétiennes, les non chrétiens, les agnostiques et les athées.

Une vingtaine d’heures après avoir été élu, il prononça un discours par radio très surprenant pour l’époque, depuis la chapelle sixtine. Dans cette allocution, il défendait l’unité chrétienne. Dans le même temps, il rendait hommage aux prêtres, moines et laïcs catholiques qui « souffrent la persécution, là où la liberté religieuse n’existent pas. » 

Puis il affirma que la charité du Seigneur n’avait pas de limites, qu’Il accueillait sans conditions les personnes voulant retrouver la véritable foi. Il souhaitait que ce retour au Christ se produise le plus vite possible, avec l’aide et l’inspiration de Dieu. Il continuait en disant qu’il fallait diriger notre appel aux dirigeants de toutes les nations, entre les mains desquels se trouvait le destin, la prospérité et les espérances de chaque peuple.

Jean XXIII a surpris le monde entier en adoptant si rapidement les moyens de communication, comme ici la radio pour son premier discours en tant que successeur à la chaire de Pierre. Malgré son âge, il a sur montrer vigueur et dynamisme tout en ne cessant jamais de faire preuve d’humilité.

Évêque de Rome

La taille et la corpulence du Pape le rendait chaleureux et proche des gens. Il n’en a jamais eu honte. D’ailleurs, à ce sujet, il avait le sens de l’humour et riait de lui-même. Par exemple, le premier jour qu’il utilisa sa chaise à porteurs, il demanda au chef des transporteurs « la construction ne va-t-elle pas s’écrouler avec tout ce poids ? » L’homme lui répondit gentiment avec un grand sourire et le regard confiant.

Jean XXIII annonça la tenue d’un concile œcuménique peu de mois après son élection. À l’époque, beaucoup croyaient qu’il était fini le temps des conciles et de l’infaillibilité papale. Il est vite devenu évident que ce concile serait le « concile des évêques », tout comme le Concile Vatican I avait était le « concile du Pape ». Avec le concile Vatican II, les évêques s’exprimèrent si librement que les observateurs anglicans, protestants et orthodoxes furent très impressionnés. Mais, par chance, personne ne semblait oublier les mots du pape Jean dans son discours d’ouverture de concile, le 11 octobre 1962. Ce jour-là, il évoquait la perspective d’ouverture et d’optimisme proposée par le concile, qu’il voyait axé sur la miséricorde.  

Le premier Pape à avoir visité une prison

Le pape Jean était convaincu d’une chose : il ne pouvait pas être prisonnier du Vatican, comme ses prédécesseurs. Il visita ainsi des prisons, des orphelinats, des paroisses romaines, … Un cardinal lui déclara un jour que de telles sorties hors des murs de la cité vaticane n’étaient pas usuelles et non souhaitables. Le Pape lui répondit avec sérieux : « Comment ? Ne serais-je plus évêque de Rome ? Il ne manquerait plus qu’un évêque ne puisse pas visiter son diocèse quand il le souhaite ! »

Le jour suivant Noël 1958, en la fête de la Saint Étienne et à peine deux mois après avoir été élu Pape, il exprima son souhait de visiter les prisonniers de la prison romaine Regina Coeli. Il donna pour cela une raison très simple : il était aussi l’évêque de ces prisonniers. En entrant dans la cour de la prison, les détenus, vêtus d’uniformes et alignés, lui lancèrent un tonnerre d’applaudissements. Un prisonnier lui adressa des paroles de bienvenue, auxquelles le pape Jean répondit avec émotion. « Et bien, je suis ici parmi vous. Je suis finalement venu et vous m’avez vu. J’ai posé les yeux sur les vôtres. J’ai déposé mon cœur juste à côté du vôtre. »

Un homme emprisonné pour assassinat s’est alors approché de lui et lui a demandé « les mots que vous venez de prononcer, ils sont aussi pour moi, qui suis un grand pêcheur ? » Le Pape lui pris les mains, les serra et lui chuchota à l’oreille. Puis, il continua avec une humanité touchante. Jean XXIII leur dit « Qui n’a jamais eu affaire avec la justice ? Par exemple, mon cousin a passé un mois en prison pour être allé à la chasse sans permis. Vous voyez ! » Les prisonniers, ébahis, l’ont écouté sans ciller. Et n’ont jamais voulu le quitter. 

Tags:
Béatification et canonisationPape Jean XXIII
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